Publié le 23 Aug 2012 - 08:30
NUIT DU RAMADAN 2012

C'était un Grand Théâtre empli de louanges

 

 

 

C’est dans la ferveur religieuse (et la bonne humeur générale) que s’est déroulée la 1ère édition de la Grande Nuit du Ramadan, vendredi dernier au Grand théâtre national. Une dizaine de chanteurs religieux, toutes confréries confondues, avaient fait le déplacement pour cet événement inédit au Sénégal.

 

 

Pareil à un joyau brillant de mille feux, le Grand théâtre national a accueilli vendredi dernier la 1ère édition de la Grande nuit du Ramadan.

 

21h 30. Illuminée par la belle lumière jaune des immenses lustres qui s’échappe des baies vitrées de l’entrée du bâtiment, l’esplanade du Grand théâtre est noire de monde. Le froufrou des boubous en Ganila «Geysner» se mêle au claquement des talons des coquettes. D'ailleurs, les hommes ne sont pas en reste, le raclement de leurs babouches en cuir rêche sur le sol de larges dalles semble battre la mesure, alors que, dans presque toutes les mains s’égrènent de longs chapelets.

 

La foule se dirige lentement vers l’entrée où une équipe de vigiles - un peu dépassée - se charge de soulager les arrivants de leurs cartons d’invitation. Peu à peu, la grande salle se remplit. De larges processions de «Kilifë» appesantis se déversent entre les rangées tapissées de rouge du théâtre. C’est un capharnaüm indescriptible, pendant trois bons quarts d’heure, le temps que les gens prennent place et que les différents amis aperçus au loin ne soient appelés çà et là à grand renfort de cris et de mouvements de bras. Sur un écran géant amovible descendu du plafond est diffusée une suite de petits documentaires sur le prophète Mohammed (PSL) et les reliques qui restent de lui, à l’exemple d’une de ses sandales, ou de son sabre, conservés en plusieurs lieux saints de l’islam.

 

Vers 22H30, enfin, Abdoul Aziz Mbaye et Babacar Diagne font leur entrée sur scène. L’un, conservateur, est vêtu d’un trois-pièces immaculé, alors que l’autre lance carrément la tendance de cette fin d’été, en misant sur la couleur rose bonbon, pour un boubou d’apparat brodé de fils d’or. Tandem bien huilé, les deux animateurs d’un soir se passent habilement la balle, échangeant salutations, hommages et plaisanteries avec le public avant de débuter la soirée sur une note de recueillement : «En cette soirée dédiée au prophète (PSL), nous avons une pensée pieuse pour les victimes de la route et des inondations que le pays a eu à déplorer ces derniers mois», lance Babacar Diagne, avant de lever les deux paumes pour faire quelques invocations.

 

Après cet interlude de compassion, le show peut continuer. Ce sera Cheikh Bouh Diop de Ndiassane à qui reviendra l’honneur de chanter le premier. Après lui se succéderont, jusqu’au bout de la nuit et pour le plaisir apparent du public, d’autres artistes lyriques traditionnels de prestige à l’exemple de Doudou Keïnde Mbaye (Tivaouane), Assane Niasse (Médina Baye), Pape Mor Guèye (Thienaba), Alioune Badara Ndiaye (Baye Fall) ou encore Cheikh Diop Mbaye (Touba)…

 

Présent sur place, le ministre de la Culture Youssou Ndour a, pour sa part, appelé de ses vœux la pérennisation de cet événement qu’il a qualifié d’admirable : «Le Ministère de la Culture encourage la Direction du Grand Théâtre national à pérenniser la tenue, tous les derniers vendredis du mois béni du ramadan, d’une telle soirée qui est utile à plus d’un titre», a-t-il déclaré en Wolof.

 

Sophiane Bengeloun

 

 

 

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