Publié le 25 Aug 2018 - 16:44
NWAFO DOLLY SOREL

Une slameuse à l’état pur

 

De son vrai nom Nwafo Dolly Sorel, Lydol est slameuse et ‘’fière de l’être’’. Venue à Dakar à la rencontre d’une diversité culturelle et de ses pairs slameurs, la Camerounaise s’ouvre à ‘’EnQuête’’.

 

Sa plume est particulièrement mélancolique. Elle est dotée d’une grande créativité et d'une force d'innovation. Ce qui fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui : une slameuse reconnue en Afrique. Seulement, Lydol - de son vrai nom Nwafo Dolly Sorel - renseigne qu’elle ne sait même pas à quel moment de sa vie elle a été piquée par le virus.

A cet effet, elle informe : ‘’Je ne saurais dire depuis combien de temps je slame. Avec le temps, je me suis juste rendue compte que c’est ce que je fais qu’on appelle le slam.’’ Née en 1994, Idol essaie d’utiliser les mots pour transmettre les émotions, partager des sentiments et exprimer ce qu’elle ressent en utilisant sa voix, les rythmes, les vers et les rimes. Un art où elle se sent totalement à l’aise, même si elle l’est devenue par hasard. Elle explique : ‘’J’ai toujours souhaité être chanteuse ; je me suis retrouvée dans une compétition où on a refusé que je postule, disant que je n’avais pas le talent. Une copine m’a alors demandé pourquoi je n’essaierais pas le slam. Je lui ai demandé : c’était quoi le slam ? Elle m’a expliqué que c’était de la poésie autrement. Et c’est comme ça que j’ai commencé et les gens ont aimé. Depuis lors, je n’ai pas arrêté, car j’étais amoureuse des mots’’, explique Lydol avec joie.

Venue à la conquête de Dakar et également pour participer à la 5e édition du festival Afropolitain nomade, elle est vite tombée ‘’amoureuse’’ de la capitale sénégalaise. Lydol trouve ‘’formidable’’ qu’au Sénégal, dans le monde de la culture, une grande place est donnée à l’art. Ce qui n’est pas le cas dans son pays natal le Cameroun. ‘’En 14 jours, j’ai participé à environ 7 événements culturels. Mais chez nous, le slam cherche encore ses marques. On a juste deux collectifs qui fonctionnent : un à Yaoundé qui s’appelle Collectif 237 Paroles et un autre à Douala, Entre 2 vers. Alors qu’à Dakar, j’ai rencontré quatre collectifs différents. Cela montre qu’il y a beaucoup plus d’engouement’’, a-t-elle renseigné.

Comment le slam a changé sa vie

Par ses actions, Nwafo Dolly Sorel voudrait contribuer à sortir le slam du cadre intimiste des salles d’ateliers et des scènes de slam. Ce qui l’a poussée à aller de festival en festival pour exposer son talent partout en Afrique. En 2014, elle avait porté le drapeau du Cameroun à Durban, en Afrique du Sud, lors de la 18e édition du Poetry Africa Festival : un festival réunissant plus de 20 slameurs venant de plusieurs continents. En 2016, elle avait également représenté son pays comme slameuse à la compétition panafricaine ‘’L'Afrique a un incroyable talent’’ à Abidjan où elle a émerveillé le jury composé d’Angélique Kidjo, Claudia Tagbo et Fally Ipupa. Elle sera d’ailleurs la seule slameuse de toute la compétition. En 2017, elle avait pris part au Babi Slam Festival en Côte d’Ivoire. Cette année, elle a participé à la 5e édition du festival Afropolitain nomade de Dakar qui s’est tenue du 23 au 28 juillet dernier.

Très romantique, Lydol lance son premier album de 14 titres intitulé ‘’Slamthérapie’’. Une œuvre qui raconte comment le slam a changé sa vie et ses relations avec les mots. ‘’J’étais une personne hyper timide. J’avais peur des gens et j’étais un peu frustrée. J’étais le genre de personne qui ne s’ouvre pas. Je m’isolais souvent du reste du monde.  Tout ce que je n’avais pas le courage d’avouer, je l’écrivais dans mon carnet. En découvrant le slam, je me suis rendue compte que je pouvais communiquer sans souci. Donc, cela m’a permis de m’ouvrir et de voir le monde autrement’’, a-t-elle confié. 

 Membre du Collectif 237 Paroles, Lydol est fan de musique, de théâtre, de danse et de football. Elle est également titulaire d’un Master II en sciences économiques option Ingénierie économique à l’Université de Yaoundé II.

HABIBATOU WAGNE  

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