Publié le 27 Dec 2013 - 15:05
OPPOSES A LA SUPPRESION DES REGIONS

 Les PCR dénoncent la «ringardise» de «fonctionnaires zélés»

 

La suppression des régions a suscité l’ire des présidents de conseil régional qui, face à la presse, hier, ont promis de ‘’laver l’affront’’.

 

Les présidents de conseil régional s’opposent à la suppression des régions consécutive à l’adoption du code des collectivités locales. Réunis au sein de l’Association des régions du Sénégal (ARS), ces présidents de conseil régional  ont décidé de ‘’laver l’affront’’ en demandant aux élus locaux de ‘’manifester leur solidarité par une mobilisation sans précédent’’. Ils l’ont fait savoir, hier, face à la presse, au siège des élus locaux.

Par la voix de son vice-président, Babacar Gaye, l’ARS considère que le ‘’fait régional est l’une des réalités les plus largement partagées dans le monde, et principalement dans les pays à forte tradition d’Etat décentralisé’’ pour être supprimé. De plus, ‘’le territoire-région demeure l’échelon-étatique le plus pertinent’’ pour non seulement ‘’promouvoir, impulser’’ mais surtout ‘’mener des actions de développement autour d’au moins quatre fonctions’’.

Il s’agit d’une fonction d’innovation, de solidarité, d’expression identitaire (‘’dès lors que la région est un  maillon intermédiaire qui sublime les identités locales’’), et de coopération. Même si l’ARS adhère à la ‘’volonté politique de réforme en profondeur’’, elle déplore cependant ‘’l’absence de concertations préalables avec les régions’’.

Ce qui, selon le président du conseil régional de Kaffrine, ‘’aurait permis à l’autorité d’appréhender avec plus de sérénité les conséquences néfastes que la suppression inattendue des régions aura sur la coopération décentralisée’’.

«Si la réforme a été jusque là saluée par l’ensemble des acteurs de la décentralisation, a indiqué Babacar Gaye, c’est parce que, (…) les élus locaux se sont impliqués dès le début et ont donné leur point de vue sur la question’’, liée à la phase 1 de l’acte 3 de la décentralisation. Pour lui, l’Etat aurait dû poursuivre les concertations et tenir les élections locales à date échue, mars 2014 ; plutôt que de les reporter au 29 juin 2014.

«Audience nécessaire»

L’ARS attribue donc ces ‘’méthodes ringardes’’ aux ‘’fonctionnaires zélés’’ qui ont agi ‘’avec la complicité de consultants dont l’expertise douteuse est à l’aune de leur capacité à tailler des conseils sur mesure pour justifier des honoraires’’. Ces fonctionnaires ‘’considèrent l’élu local comme la dernière roue d’une décentralisation conçue pour mieux garder des prérogatives et privilèges au détriment des populations qui se sont librement dotées de dirigeants légitimement choisis’’.

Au regard de ces éléments, l’AER pense qu’‘’une audience avec le président de la République  est une ‘’nécessité afin de corriger la mesure prise de supprimer les régions qui a tout l’air d’un forcing’’. Les présidents de conseil régional encouragent donc, la création sans délai, des pôles régionaux par le regroupement des régions selon les spécificités écologiques et culturelles’’.

Pour réussir leur combat, ils veulent impliquer toutes les autres associations d’élus locaux et la société. Pour Babacar Gaye, ‘’la lutte pour la défense du suffrage local et de l’auto-détermination des populations’’ est un ‘’acquis démocratique que tous les régimes qui se sont succédé, ont magnifié et renforcé’’. 

DAOUDA GBAYA 

 

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