Publié le 18 Sep 2014 - 17:44
OUMOU KHAIRY SANE JUGEE HIER POUR TRAFIC DE MIGRANTS

 Les parties civiles lui réclament 19 millions F CFA

 

Oumou Khairy Sané et son frère El Hadj Malick Sané ont fait face hier au juge des flagrants délits. Poursuivis pour trafic de migrants, ils seront fixés sur leur sort mercredi prochain.

 

26 candidats à l’émigration avaient porté plainte contre la dame Oumou Khairy Sané, seuls 11 ont défilé hier devant la barre du tribunal des flagrants délits. Les parties civiles ont tour à tour expliqué au juge dans quelles conditions elles ont versé leur argent à la dame. Parmi elles, il y a eu Mariama Diédhiou. La coiffeuse a confié au juge que le voyage s’est fait dans des conditions difficiles. Leur convoyeuse leur avait promis de prendre le départ au port de Dakar, mais finalement, ils ont embarqué au quai de Yarakh.

Oumou Khairy Sané leur avait proposé la traversée de l’Atlantique moyennant des sommes allant de  700 000 à  2 000 000 francs CFA. Suite au décès de son époux de nationalité britannique, Oumou Khairy Sané a eu l’idée de se lancer dans des activités liées au transport maritime. D’autant qu’elle venait d’hériter d’un voilier. Mais auparavant, il lui fallait trouver de l’argent pour remettre en état le bateau qui était resté immobilisé depuis 2009.

L’information circula qu’elle avait besoin de candidats à l’émigration. Elle parvint à encaisser 18 millions. Avec cette somme, elle répara le voilier et fit des  achats pour le voyage. Le 01 septembre 2013, le bateau quitta Dakar, avec à son bord 26 personnes, dont 4 membres d’équipage et quatre autres voyageurs qu’elle devait transporter gratuitement. En mer, le voilier rencontra des problèmes. Après 26 jours de navigation, le «MITHRANDIR» lança un appel de détresse au navire M/V JURKALNE en provenance des Etats-Unis à destination du port d’Abidjan. C’est ainsi que les 23 sénégalais embarquèrent à bord du navire, à l’exception d’Oumou Khairy Sané, son frère et un de ses acolytes. Le trio refusa d’abandonner le catamaran. 

’Vous auriez pu y rester tous’’

Devant la barre du tribunal des flagrants délits, la prévenue a nié les faits de trafic de migrants. «J’avais effectué toutes les démarches au niveau de la chambre de commerce pour mettre en place mon GIE. J’ai voulu faire du transport maritime pour gagner ma vie», a déclaré Oumou Khairy dans son «meulfeu», la voix toute tremblante. Elle n’a pas convaincu le juge qui lui a fait remarquer et aux différents plaignants, qu’ils ont eu de la chance.

‘’Vous auriez pu y rester tous’’. Ensuite, le procureur a demandé l’application de la loi à l’égard de la dame et de son frère El Hadj Malick Sané, jugé pour complicité. Les parties civiles ont demandé au total la somme de 19 millions pour réparer le préjudice subi. La défense a elle sollicité une application bienveillante de la loi. Même si la loi 2005 sur l’immigration clandestine prévoit des peines de 5 à 10 ans et des amendes d’1 à 5 millions. Et aux parties civiles qui ont réclamé justice, les avocats de la défense ont demandé de rendre grâce à Dieu d’avoir survécu, car c’est un miracle que cela soit arrivé. Délibéré le 24 septembre.

NDEYE AWA BEYE

 

 

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