Publié le 20 Jun 2016 - 11:35

Ndiogou Afia met le feu au Grand théâtre 

 

Le Grand théâtre de Dakar a vibré vendredi aux rythmes du chant religieux. Des chanteurs, toutes confréries confondues, s’y sont donné rendez-vous pour un spectacle mémorable de  ferveur religieuse, à l’ouverture de la deuxième édition du festival Salam initié par Youssou Ndour. Il referme ses portes le 25 juin prochain à Sorano. 

 

Tout le monde a assuré, vendredi dernier, à l’ouverture du festival Salam au Grand théâtre de Dakar. Mais le chanteur Ndiogou Afia a sans conteste été la star de la manifestation. D’ailleurs, avant qu’il n’entre en scène, le public n’a eu de cesse de le réclamer. Tout au long de sa prestation, des cris hystériques ont fusé de partout. En effet, il a surgi sur scène, une béquille à la main, pour fredonner ‘’Rabi’’, un des poèmes de Cheikh Ahmadou Bamba. Ce premier chant exécuté, il a déclaré : ‘’Cette béquille n’est pas pour moi. Elle appartient à une personne handicapée qui n’a pu avoir accès à la salle. Je l’ai prise pour lui signifier mon estime.’’ Il faut dire que ce geste a achevé de lui mettre le public dans la poche.

L’ambiance au rendez-vous, il en a profité pour lancer un message à Youssou Ndour. ‘’C’est la deuxième fois que je participe au festival Salam. Je suis venu aujourd’hui avec un taxi et je veux revenir vendredi avec une voiture’’, a-t-il déclaré. Et You de lui faire un signe comme quoi, son vœu est exaucé. Des applaudissements nourris ont alors fusé.

Mais, avant ce moment fort de la soirée, il y a eu la prestation d’un Marocain qui a ouvert le spectacle avec la lecture de quelques versets du Coran, à 23h passées d’une trentaine de minutes.  Dans la salle archicomble, l’on scandait : ‘’Youssou ! Youssou !’’, comme pour l’honorer d’avoir initié ce festival qui en est à sa deuxième édition. Et qui, dit-on, s’inscrit dans le cadre de la valorisation et de la promotion des œuvres littéraires des guides religieux consacrées au prophète Mohamed Psl.

Vendredi, c’est l’arrivée sur scène de l’éminent chanteur Moustapha Mbaye qui a donné le ton de la soirée. Il a été suivi d’Imam Malick Sow qui, avec son orchestre, a livré les premières notes de la soirée. Mais, il a fallu que le chanteur Alioune Badara Ndiaye soit annoncé pour que la salle commence à vibrer. Tout de bleu vêtu, il a chanté Serigne Abdou Karim Mbacké, petit-fils du fondateur du Mouridisme, Cheikh Ibrahima Fall, entre autres guides religieux. Ses morceaux, accompagnés de percussions dénommées ‘’Xiin’’, ont tenu en haleine le public resté longtemps debout.

Ensuite, c’est la chanteuse de la communauté ‘’layène’’, Khoudia Laye et son groupe, qui ont gratifié le public d’une belle prestation. Assis à même le sol, comme à l’accoutumée, ils ont rythmé leurs belles envolées de claquements de doigts et de mouvements coordonnés. Ils étaient tout de blanc vêtus. La troupe Mauritanie de Pikine a renforcé de la dimension internationale du festival. Puis, oustaz Pape Hann de la Télévision Futurs medias est entré en scène pour donner des anecdotes sur la vie du Prophète Mohamed.

Il faut aussi souligner la prestation de Saad Bou Samb dans un style détonnant. Il     a débarqué avec des Koras pour agrémenter ses belles chansons. Puis Aida Bou Baye, ensuite Cheikh Diop Mbaye et enfin Cheikh Bou Diop ont clôturé la soirée.

YOUSSOU NDOUR

‘’On fait le maximum pour défendre l’image de notre religion’’

‘’Notre intention, en initiant ce festival, est de rendre grâce à Dieu et célébrer notre religion. Ce n’est plus mon festival, mais celui du Sénégal et de tous les musulmans du monde. Une contribution, dans un contexte où un peu partout dans le monde, les gens perçoivent autrement l’Islam. Et donc, montrer une belle image de cette religion.  Dans l’Islam, le premier mot connu est ‘’assalamou aleykoum’’ qui signifie ‘’paix à tout le monde’’.

D’où le nom du festival ‘’Salam’’, la paix. Donc, on est en train de faire le maximum, tout notre possible, pour défendre notre religion face à toutes les personnes mal intentionnées qui critiquent l’Islam. Car, on ne doit pas l’accepter. Par ailleurs, ce que j’essaie de faire, c’est de consolider ce que l’on a comme richesse culturelle, ici. Nous avons de grands chanteurs et une certaine diversité que l’on veut promouvoir.

Et, en même temps, inviter des pays étrangers comme l’Egypte, le Maroc et d’autres pays pour renforcer la dimension internationale du festival. Je souhaite ainsi que ce festival soit vécu. Que les artistes soient au meilleur de leur forme, pour être à même de montrer une performance artistique, au-delà même de la religion qui est au centre de ce festival’’.

AMINATA FAYE 

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