Publié le 13 Jul 2012 - 23:44
PACIFICATION DE L'ESPACE SCOLAIRE

Les conditions des syndicalistes

 

Après la suspension de leur mot d'ordre, les syndicalistes seront reçus aujourd'hui par Ibrahima Sall, ministre de l'Éducation dans l’après midi. Auparavant, EnQuête est allé recueillir l'avis de ces premiers nommés pour qu'ils dressent les contours d'un système éducatif apaisé.

 

Le ministre de l'Éducation nationale, ouvre officiellement aujourd'hui, vendredi, les négociations entre le gouvernement et les syndicats d'enseignants. Selon le communiqué du ministère de l'Éducation, Ibrahima Sall aura à ses cotés ses collègues de la Fonction publique (Mansour Sy), du Budget (Abdoulaye Daouda Diallo), et de l’Urbanisme et de l’Habitat (Khoudia Mbaye). Il fera face aux syndicats d'enseignants, notamment le CUSE, le CUSEMS, le SAEMS-CUSEMS, l'UDEN/SUDES. Ils vont entamer des négociations sur leurs plate-formes revendicatives. Sur ce, certains acteurs du système éducatif ont dressé les conditions d'une pacification de l'espace scolaire.

 

Selon Cheikh Mbow, Coordonnateur de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (COSYDEP), ''la pacification de l'espace scolaire requiert des concertations régulières. Les accords qui seront obtenus doivent être respectés dans l'équité et l'inclusion de tous les acteurs''.

 

De son côté, Abdoulaye Ndoye, porte-parole du Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement moyen et secondaire (CUSEMS), évoque la tenue des Assises sur l'éducation. ''Si le gouvernement veut une pacification de l'espace scolaire, il doit d'abord respecter ses engagements et manifester sa capacité de régler le problème. Pour ce faire, il faut discuter autour de la plate-forme des syndicats, mais aussi et surtout convoquer des assises sur l'éducation et la formation.'' Les assises en question concerneraient l'évaluation du budget alloué à l'école, le mode de recrutement des enseignants, entre autres points.

 

Interpellé sur ces questions, Mamadou Lamine Dianté, Secrétaire général du Syndicat autonome de l'enseignement moyen et secondaire du Sénégal (SAEMS), attaque. ''Le ministre (Ibrahima Sall) confond le réaménagement du calendrier et ce qu'il dit. C'est un projet que nous avons tenu à accompagner. Mais pour la pacification de l'espace scolaire, il faut d'abord prendre en charge la préoccupation des enseignants pour pérenniser une paix précaire. Il faut élaborer une échéance de l'application des accords'', a-t-il suggéré. Selon lui, si Ibrahima Sall continue à faire semblant, son organisation syndicale reprendra les mouvements de grèves et les débrayages. D'ailleurs, le SAEMS n'écarte pas de retenir les notes des examens de fin d'année.

 

Quant à Souleymane Diallo, Coordonnateur du Cadre unitaire des syndicats de l'enseignement (CUSE), il estime que le gouvernement doit ouvrir ''des négociations sur les nouvelles revendications portant sur les indemnités de logement, de salaire entres autres''. Ce, tout en suggérant que le ministre organise une rencontre sur la crise avant octobre 2012, date de la prochaine rentrée scolaire.

 

Mais selon Abdoulaye Ndoye, le ministre de l'Éducation avait promis de démarrer les négociations à partir du 28 mai passé. ''Nous avons été surpris de l'entendre dire que sa décision n'est pas officielle.'' Une démarche qui, ajoute le porte-parole du CUSEMS, ''est en train de démotiver et de démoraliser les enseignants''.

 

 

VIVIANE DIATTA

 

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