Publié le 31 Jan 2014 - 23:25
PARCELLES ASSAINIES – CINQ ANS DE GESTION PDS

Le bilan du maire Moussa Sy en questions

 

La bataille des Parcelles Assainies aux élections locales du 29 juin (si elles ont lieu) sera rude entre le Parti socialiste (PS), l'Alliance pour la République (APR), le Mouvement pour l'action et la citoyenneté (MAC) de l'artiste Demba Dia, tous trois dans la mouvance présidentielle, et le maire sortant, Moussa Sy s'il reste encore au Parti démocratique sénégalais (PDS). A cette occasion, EnQuête pose un premier débat sur le bilan de l'édile libéral à travers certaines réalisations, tout en avançant que l'issue des joutes pourrait bien être tributaire des alliances sur le terrain.

 

Il y a un air de bilan qui souffle dans la commune des Parcelles Assainies. Des hommes politiques et des notables locaux s'attaquent sans concession au bilan des cinq (5) ans du maire Pds, Moussa Sy.

«Bilan inexistant»

Selon le secrétaire général adjoint de la 11e coordination B du Parti Socialiste (PS), le bilan du futur maire sortant est «extrêmement négatif». «Inexistant même». Pour Mamoudou Wane, le débat est clair à ce niveau : «La commune des Parcelles Assainies n’a pas connu d’avancée aux plans Environnement, Éducation, Sport, Santé...» entre autres secteurs.

«Les jeunes Parcellois ont été privés des aires de jeux avec le stade municipal qui est fermé depuis plus de 8 mois. La mairie nous parle de l’entrepreneur qui n’a pas respecté le cahier de charges qui a été dégagé. Et qu'un autre entrepreneur devrait même commencer les travaux incessamment, mais jusqu’à présent, rien de concret. Les jeunes étaient obligés de jouer les Navétanes au stade Demba Diop ou à Cambérène», a-t-il dit.

«Très mauvaise gestion»

Le ton de la diatribe est le même à l'Alliance pour la République (APR). Selon Djibril Bâ, coordinateur adjoint de la coordination des cadres républicains des Parcelles Assainies, «la collectivité est très mal gérée par le maire» au regard de nombreux problèmes qui empoisonnent le quotidien des Parcellois, en particulier au plan des infrastructures routières.

«La route du croisement 22 allant vers l'école Dior, l’Eglise et les Sapeurs-pompiers est impraticable. De même que celle qui quitte l’Eglise pour la Case et le croisement Cheikh Béthio. Une autre située sur la corniche vers les unités 15 et 19 cause beaucoup de soucis aux usagers et ce, depuis la création des Parcelles Assainies.

Sans compter celle, défectueuse, qui quitte la Police des Parcelles en passant par l’unité 21 jusqu’à l’école Dior», détaille le membre du parti présidentiel. Qui ajoute à ce tableau «sombre» le casse-tête de «l’assainissement et des refoulements des eaux, en hivernage comme en saison sèche».

Sur un autre registre, le socialiste Mamoudou Wane s'émeut du fait que le centre social créé par Mamadou Diop dit «Diop le maire» soit «en voie de fermeture». «Il est dans un état défectueux (car) le maire (Moussa Sy) ne veut pas entretenir ces biens-là», dit-il. A ce niveau, c'est le déficit de négociation frappant le maire qui l'indispose.

«Voilà un an, les marchés n’ont pas payé de patentes du fait de la rupture de dialogue entre le maire et des commerçants. Moussa Sy voulait imposer sa loi et les commerçants se sont rebellés contre lui.

Au moment où je vous parle, le marché de l’unité 14 est toujours confronté à ce problème-là. Je pense que Moussa Sy ne sait pas faire de la politique. Parce que quand on veut mettre en œuvre des mesures, le minimum incontournable est qu’on se concerte avec les acteurs», fustige Wane.

Pour l'apériste Djibril Bâ, «la collectivité locale devrait pourvoir insérer les jeunes dans la création de projets d’avenir tout en les aidant à disposer d'aires de jeux fonctionnels, et soutenir les femmes à trouver des financements pour leurs activités génératrices de revenus».

Soulignant que sur le plan de l’éducation, «beaucoup d’efforts restent à faire», il rappelle que c'est sous l'ancien maire Mbaye Ndiaye, aujourd'hui ministre d'Etat et directeur des structures de l'Apr, que «les Parcelles Assainies ont acquis l’école de la municipalité ainsi que des infrastructures dont le  marché, l'église, le marché Dior, le marché Gueule-tapée».  A son départ, «tous ces acquis-là sont tombés à l’eau», dit-il avec regret.

Perspectives locales

Les élections locales du 29 juin 2014 seront l'occasion pour les acteurs politiques de proposer des solutions diverses et globales aux populations des Parcelles. Pour l'instant, c'est un peu la foire aux promesses et bonnes intentions.

«Si Dieu nous aide à remporter les Parcelles Assainies pendant les élections locales, indique Djibril Bâ, nous en ferons une collectivité locale moderne en mettant l’accent sur l’aménagement d'espaces de détente pour les jeunes, mais aussi un lieu d'émergence pour l'artisanat et les artisans, pour la lutte et les lutteurs».

Dans l'agenda aussi, «un grand stade fonctionnel» pour «prendre en charge les préoccupations des jeunes de la localité», la «construction de cantines et de restaurants sur les (longues) plages (de la commune)», annonce ce cadre de l'aéronautique civile.

«Nous allons aussi utiliser nos relations avec nos partenaires européens pour investir dans la commune des Parcelles Assainies et aider les jeunes à trouver du travail, à travers le projet porté par l’agence d'assistance à la sécurité de proximité.»

Du côté du Parti socialiste, les jeux sont faits en ce qui concerne le maire sortant. «Moussa Sy a failli dans beaucoup de domaines, de la sécurité à l'environnement en passant par les infrastructures», indique Mamoudou Wane.

Toutefois, il appartient aux instances dirigeantes du parti dirigé par Ousmane Tanor Dieng de donner les indications futures en terme de prise en charge du changement aux Parcelles Assainies. «En terme de propositions, nous sommes en train de discuter à l'interne des modalités de mise en place d'une alternative crédible au service des populations», explique Mamoudou Wane.

Emmanuel Bouba YANGA

 

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