Publié le 11 Dec 2017 - 17:58
PARTICIPATION AU DIALOGUE POLITIQUE

‘’Corecte’’ pour corriger la démarche de l’opposition

 

Afin de participer et de peser sur la balance, Modou Diagne Fada, Aïssata Tall Sall, Abdoulaye Baldé et Moustapha Guirassy, entre autres leaders, ont lancé, hier, un troisième pôle de l’opposition dénommé ‘’Corecte’’.

 

L’opposition sénégalaise s’enrichit d’un nouveau pôle. Le Cadre de l’opposition pour la régularité, la clarté et la transparence des élections (Corecte) opte pour une nouvelle démarche, à peine porté sur les fonts baptismaux. Composée de partis politiques dont Ldr/Yessal de Modou Diagne Fada, Ucs d’Abdoulaye Baldé, And Saxal Ligey d’Aïda Mbodj, le Pur, le parti Visa de Déthié Diouf, Oser l'avenir d’Aïssata Tall Sall, Sud de Moustapha Guirassy, Mpcl de Cheikh Tidiane Gadio, entre autres, cette plateforme politique a décidé, hier, de répondre favorablement à l’appel au dialogue politique lancé par les autorités étatiques.

‘’Les élections qui se sont tenues dernièrement ont été les plus catastrophiques de l’histoire politiques du pays. Nous n’avons pas le droit de rester les bras croisés et de laisser faire les autorités étatiques, malgré tous les manquements que nous avons vécus. De ce fait, l’appel à la concertation du ministre de l’Intérieur, le 21 novembre 2017, à laquelle nous avons répondu de bonne foi, est la véritable occasion pour nous de faire entendre l’écho des difficultés rencontrées afin d’y apporter des solutions’’, a déclaré, d’emblée, Me Aïssata Tall qui a lu la déclaration liminaire de la conférence de presse tenue au siège du parti Les démocrates réformateurs.

Selon la présidente du mouvement Oser l’avenir, cette plateforme politique vise à rassembler et à harmoniser les idées des différents partis membres, pour aller ensemble aux concertations. ‘’Ce n’est pas de la compromission et ce ne sera pas de la camaraderie. Nous y participons pour nous faire entendre et pour apporter des solutions’’, a-t-elle précisé. Pour son allié de Ldr/Yessal, la politique de la chaise vide n’a jamais été payante. ‘’Si les dernières élections législatives se sont tenues dans la situation catastrophique que nous connaissons tous, c’est parce que nous avions boycotté le comité de suivi du processus électoral’’, soutient Modou Diagne Fada. D’ailleurs, il relève que leur participation à ces concertations s’est traduite par la bataille menée et ‘’remportée’’ par l’opposition sur la récusation de la Cena pour la présidence des travaux. A ce titre, l’ambassadeur Seydou Nourou Ba a été désigné pour conduire les travaux, en tant que personnalité neutre.  

Pour plus de sincérité du dialogue politique, Corecte estime que le président de la République, à l’instar de ses prédécesseurs, pourrait encourager et motiver davantage tous les acteurs, en faisant une déclaration d’engagement quant au respect des conclusions des travaux. En cas de désaccord, le pôle de l’opposition demande au président de la République de rencontrer toutes les parties engagées dans ces concertations, avant toute décision.

Un ministère en charge des Elections

Toutefois, leur participation au dialogue politique n’altère en rien leurs revendications qu’ils partagent d’ailleurs avec le reste des autres partis de l’opposition qui ont tout bonnement décidé de boycotter. Tout en s’abstenant de demander le départ du ministre de l’Intérieur, ils exigent simplement l’érection d’un ministère en charge des Elections, dirigé par une personnalité neutre pour, d’abord, sécuriser le processus électoral et, ensuite, apaiser le climat politique. De même, ils exigent la mise en place d’une commission indépendante, en rapport avec les partenaires techniques et financiers (Ptf) du Sénégal pour auditer le nouveau fichier électoral. ‘’Le gouvernement devra prendre toutes ses responsabilités pour rétablir les citoyens dans leurs droits. Les Sénégalais inscrits devraient détenir par-devers eux, et à date échue, leurs cartes et ceux dont les noms ne figurent pas sur les listes électorales devraient être rétablis dans leurs droits’’, estiment-ils.

S’agissant des conditions de participation à l’élection présidentielle, le pôle de l’opposition appelle à une baisse de la caution et du pourcentage de voix requis pour le remboursement de celle-ci. Ils s’opposent, par contre, à tout système de parrainage des candidats à la prochaine élection présidentielle. Car, disent-ils, ‘’cela va du respect du principe sacro-saint de la libre participation des citoyens à l’expression de la démocratie’’.

Pour ce qui est de la durée du mandat présidentiel, ils demandent un verrouillage systématique du mandat actuel du président de la République, qui doit être limité à deux exercices successifs. A cet effet, des dispositions transitoires doivent être prises. Dans la même veine, ils militent pour la rationalisation et le financement des partis politiques, afin d’éviter que le Sénégal soit la destination des financements occultes et destructifs.

Pour les prochaines élections législatives et locales, ils revendiquent le changement du mode de scrutin. Car ‘’le système du ‘Raw Gadou’ est révolu et ne reflète aucunement la représentativité des acteurs au niveau territorial’’.  

ASSANE MBAYE

 

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