La cérémonie de passation de service entre Babacar Touré, nouveau président du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA) et la présidente sortante, Nancy Ndiaye Ngom, s’est tenue hier à Dakar, dans les locaux de ladite structure. Un moment saisi par Babacar Touré pour décliner les axes majeurs de ce que devrait être son magistère...

Babacar Touré a reçu hier le témoin pour diriger le Conseil national de régulation de l'audiovisuel (CNRA), pour un mandat de six ans révocable et non renouvelable. Le nouveau Président du CNRA qui s’installe a la lourde tâche de ''poursuivre un travail'' déjà entamé par son prédécesseur Nancy Ndiaye Ngom. ''Notre conception n'est pas celle d'être gendarme de l'audiovisuel. Les personnes de bonne foi qui travaillent dans le secteur comprendront notre souci de dialoguer avec tout le monde et de recueillir tous les avis, de faire de la facilitation et de la médiation et de faire appliquer la loi sans rigueur excessive, mais sans faiblesse complaisante'', dira Babacar Touré.

''Nous ne sommes pas dans des logiques de clans''

Bien conscient de la tâche qui l'attend, le tout nouveau président du CNRA estime que ''la régulation dépend de chacun et de tous''. Il a ajouté que chacun est son propre régulateur et que ''si chacun le devient en soi et pour soi'', il n’y aura plus ''rien à signaler''. Selon lui, ''la première régulation, ce sont des règles simples qui relèvent de l'éthique et de la déontologie''. Bien en verve, l'ancien Président du groupe Sud-Communication est d'avis que ''la profession a pris conscience du besoin d'autorégulation, qu'il s'agisse des organes de presse pris individuellement comme des organisations professionnelles, qu'elles soient syndicales, patronales, ou des instruments de défense de l'éthique et de la déontologie''.

Mais si le fruit est, selon son analyse, assez mûr pour supporter l'existence d'une structure de régulation comme le CNRA, il reste que Babacar Touré compte inscrire son action sur le registre de la transparence et de l'impartialité. ''On n'est pas pour des coteries. Nous ne sommes pas dans des logiques de clans. Ma philosophie, c'est qu'il faut être juste avant d'être généreux. Il faut traiter tout le monde avec équité et justice''.

Pour sa part, Mme Ngom a saisi cette occasion pour remercier le président de la République et surtout à ceux avec qui elle a travaillé ensemble ''sans relâche'' depuis 2006. La présidente sortante a dit avoir géré son mandat en étroite collaboration avec les journalistes, dans le respect des règles. ''Nous avons eu à surmonter énormément d’obstacles avec succès. Nous avons veillé, en ce qui nous concerne, sur deux élections présidentielles et législatives, une élection sénatoriale et une autre des collectivités locales'', s’est-elle réjouie. ''Je ne dirais pas que j’ai accompli mon devoir car ce n’est qu’au seuil de sa dernière demeure qu’on l’accomplit'', a laissé entendre Mme Ngom.

JEAN PIERRE L.T. SAMBOU

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