Publié le 10 Nov 2017 - 13:23
PATHOLOGIE INFECTIEUSE EN AFRIQUE

Les experts veulent la révision des contenus de formation

 

Les experts veulent la révision du curriculum des formations en maladies infectieuses et une approche interdisciplinaire.

 

Les maladies infectieuses constituent encore un lourd fardeau pour l’Afrique, avec ses systèmes de santé encore fragiles. C’est pourquoi les experts en infectiologie ont décidé de s’unir pour lutter ensemble. Sur ce, le parrain de la Société africaine de pathologie infectieuse, Professeur Bernard Marcel Diop, a suggéré la révision du curriculum du DES (Diplôme d’études supérieures) des maladies infectieuses, afin de l’enrichir par l’enseignement de la génétique, de la biologie moléculaire, de la socio-anthropologie, du concept ‘’One Health‘’.

En outre, il a demandé de rendre obligatoire les stages cliniques en médecine interne et/ou en dermatologie. ‘’Pourquoi pas en chirurgie générale afin que nous soyons de bons spécialistes pour la santé de nos patients et l’économie de nos pays. Il faut également la formation continue des praticiens africains en infectiologie’’, a suggéré Pr. Diop.

Selon l’infectiologue, leur souhait le plus cher est que la SAPI soit le promoteur de la rédaction d’un ouvrage didactique de maladies infectieuses pour la formation en Afrique des étudiants dans le domaine des sciences de la santé. ‘’Il faut l’établissement, dans tous les pays membres de la SAPI, d’une législation concernant l’usage rationnel des antibiotiques en vue de la prévention de la chimiorésistance qui est déjà une grande préoccupation mondiale’’, a demandé Pr. Diop.

Pour le directeur général de la Santé, Docteur Marie Khemess Ngom, ce congrès va permettre à plusieurs experts infectiologues et leurs homologues des autres spécialités médicales d’échanger sur des thèmes qui constituent des problèmes majeurs de santé publique. Car, dit-elle, les systèmes de santé sont actuellement confrontés à un double défi. ‘’Les hépatites virales font l’objet d’une attention particulière de la part des autorités médicales. L’effort sera mis sur le dépistage, l’accès aux antiviraux et la vaccination. Ces pathologies restent les principales causes de cancer du foie, un des cancers les plus fréquents dans nos pays’’.

A l’en croire, les cancers, le diabète, l’hypertension artérielle (HTA) constituent des pathologies en nette augmentation au sein de la population, surtout à cause des changements de comportement et du mode de vie. C’est ce qui a justifié d’ailleurs la mise en place d’une division des maladies non transmissibles pour développer des stratégies de lutte avec une approche de santé publique. D’importantes avancées sont notées dans ce domaine. ‘’Une enquête de prévalence de ces affections a été réalisée au niveau national, en 2015. Cette enquête STEPS a permis d’estimer la prévalence de l’HTA à 13,3 % et celle du diabète à 1,3 %. La lutte contre ces maladies chroniques à soins coûteux doit largement s’inspirer des programmes développés dans la lutte contre les maladies infectieuses. Il faut mettre en place des stratégies de prévention, de dépistage et d’amélioration de l’accès aux médicaments’’, a préconisé Dr Marie Khemess Ngom.

Selon le directeur général  de la Santé, les associations et diverses interactions entre les infections et ces pathologies non transmissibles interpellent  tout le monde, tant sur le plan de la prise en charge individuelle des patients que sur le plan de l’approche. Il s’agira d’instaurer la règle de la collaboration pluridisciplinaire et de l’intégration des différents programmes. C’est ce qui permettra, à son avis, d’alléger ce double fardeau qui pèse sur les systèmes de santé des pays africains.    

VIVIANE DIATTA

 

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