Publié le 12 Apr 2019 - 00:55
PEINE DE MORT

Le nombre d’exécutions est en baisse dans le monde

 

Dans le monde, les condamnations à mort régressent. C’est, en tout cas, ce qui ressort du rapport mondial d’Amnesty International qui interpelle les pays imposant encore ce châtiment à s’en départir.

 

La peine de mort est en baisse dans le monde entier. Un fait dont se réjouit Amnesty International dans son rapport de l’année 2018. En effet, le nombre d’exécutions a atteint 31 %, le niveau le plus bas jamais enregistré depuis dix ans. Il est passé de 993 en 2017 à 690 en 2018, en raison du choix de plusieurs pays enclins à cette pratique à recourir à de nouvelles méthodes. C’est le cas du Burkina Faso qui a adopté un nouveau code pénal excluant la peine de mort. La Gambie et la Malaisie ont, pour leur part, déclaré un moratoire officiel sur les exécutions. L’Iran, un pays ayant fortement recours à la peine de mort, a modifié sa législation, faisant ainsi chuter le taux d’exécution de 50 %. L’Irak, le Pakistan et la Somalie connaissent, eux aussi, de sensibles baisses. ‘’La chute du nombre d’exécutions à l’échelle mondiale prouve que même les pays apparemment les plus rétifs amorcent un changement et réalisent que la peine de mort n’est pas la solution’’, a déclaré Kumi Naidoo, Secrétaire général d’Amnesty International.

Les pays nageant à contre-courant

‘’Les bonnes nouvelles pour l’année 2018 sont assombries par les agissements d’un petit nombre d’États malheureusement déterminés à résister à la tendance mondiale’’, s’est désolé Kumi Naidoo. Ainsi, malgré une tendance globale positive, Amnesty International déplore l’augmentation du nombre d’exécutions au Soudan du Sud, au Japon, à Singapour et aux Etats-Unis. En Egypte, il a été constaté une hausse de 75 %. Cette forte hausse est imputable au fait que les autorités égyptiennes émettent des condamnations à mort prononcées à l’issue de procès collectifs et souvent sur la base d’’’aveux’’ obtenus au moyen de la torture. Tout ceci après une enquête de police marquée par des vices de procédure. Aussi concerné, l’Irak compte 217 en 2018 contre 65 exécutions en 2017.

La Thaïlande a, par ailleurs, repris les exécutions, après un arrêt datant de 2009, et le président de la République proposait même, en février dernier, une offre d’emploi pour les bourreaux. Kumi Naidoo invite tous ces pays à mettre fin à ce ‘’châtiment ignoble’’ qui serait loin d’être une solution. A ce jour, la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, le Viêt-Nam et l’Irak sont respectivement les pays procédant le plus à des exécutions. Et ce, même si la Chine refuse toujours de rendre public le nombre d’exécutions en le classant secret d’Etat, Amnesty International l’estime à plus de 1 000.

Toutefois, selon le secrétaire général d’Amnesty International, ce n’est qu’une question de temps pour que la peine de mort fasse partie du passé, vu les derniers chiffres mondiaux.

EMMANUELLA MARAME

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