Publié le 8 Jun 2016 - 14:40
PERTURBATION DES COURS A LA FSJP

Une sortie de crise en vue, avant la fin de la semaine 

 

Depuis le 28 avril dernier, les étudiants de la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSJP) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) sont en grève illimitée. Le ‘’Master pour tous’’, seul point de discorde entre autorités universitaires et étudiants, va bientôt être levé. L’Amicale espère ainsi regagner les cours, avant la fin de la semaine.   

 

Les délégués des étudiants de la Faculté des Sciences juridiques et politiques (FSJP), en grève depuis le 28 avril dernier, ont été reçus, hier, par le médiateur de l’Université Cheikh Anta Diop. Tous les points de revendication des étudiants ont trouvé satisfaction, sauf celui du ‘’Masterer pour tous’’. Sur un nombre total de 1 076 étudiants titulaires d’une Licence, seuls 820 ont été orientés en Master 1 par l’administration de ladite faculté, cette année.  L’objectif de cette rencontre avec Mamadou Ndiaye était donc de trouver un consensus, afin d’orienter les 256 autres restants dans les instituts universitaires.

Les échanges avec le mandataire de l’Université ont été fructueux, à en croire le vice-président de l’Amicale de la FSJP. ‘’Le médiateur nous a fait des nouvelles propositions, pour orienter les étudiants non sélectionnés dans les instituts rattachés à l’université pour une formation gratuite. Il nous a promis la création de 4 masters et 6 licences professionnelles à l’Esea (ex-Enea), l’Inseps, l’IDPH et à l’ENTP. Nous allons approfondir les réflexions demain (aujourd’hui) avec lui pour arrêter le nombre d’étudiants qui sera affecté à chaque établissement’’, a fait savoir Serigne Ahamadou Sène.

Un pas important vient donc d’être franchi dans les négociations pour faire lever le mot d’ordre de grève. Les étudiants avaient refusé, récemment, cette solution proposée par la Commission de facilitation mise en place par le Recteur de l’Ucad, Ibrahima Thioub. Car, cette voie de sortie incluait l’Iseg, qui est un institut privé. L’Amicale avait mis en avant un problème de reconnaissance, par le Cames, de diplômes sanctionnant la fin d’études des futurs Masters professionnels proposés. ‘’Nous attendons la formalisation de cet accord pour regagner les amphithéâtres. Nous pensons que, d’ici la fin de la semaine, les cours vont reprendre à la Faculté de Droit’’, a espéré le délégué.

Pour lui, il est ‘’inconcevable’’ que l’administration de la Faculté libère 256 étudiants, sous prétexte qu’ils n’ont pas rempli les critères de sélection. Alors que, selon lui, ceux-ci ont été mis en place, depuis l’année dernière, sans être appliqués. ‘’Depuis, l’époque de Roger Decotigni (1er Doyen de la Faculté en 1957), tous les étudiants titulaires d’une Licence sont sélectionnés en M1. L’année dernière, l’administration a orienté 1486 étudiants en Master. Ce chiffre prouve qu’il est possible de sélectionner tout le monde’’, a dénoncé M. Sène. L’étudiant en Licence de Droit des affaires remet en cause l’objectivité de ces critères. A l’en croire, les Amicales des Facultés n’ont pas été conviés, lors de leur établissement par l’Assemblée de l’Ucad. Et le jeune étudiant d’ajouter : ‘’Tous les concours ouvrant à un métier de Droit exige un diplôme de M2. Il est arbitraire de ne pas sélectionner tout le monde. Tous les arguments avancés par la Faculté sont d’ordres factuels’’.

Devant ‘’l’intransigeance’’ des étudiants sur le point de discorde, le Doyen de ladite Faculté, Mamadou Badji, est monté au créneau, avant-hier, pour brandir le ‘’sabre’’ contre les grévistes. ‘’Nos allons prendre des dispositions nécessaires, dès jeudi (demain), pour prévenir toute perturbation des cours. Nous sommes décidés à faire appliquer la loi, ainsi que d’autres sanctions prévues par le règlement universitaire’’, avait-il menacé, en promettant de poursuivre en justice tout étudiant auteur de voies de faits ou de violences sur le personnel de l’administration. Avec la sortie de crise entrevue, le doyen n’aura peut-être pas besoin de sévir. 

MAMADOU DIALLO

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