Publié le 26 Jan 2017 - 22:25
PLAIDORIES

Le parquet requiert 10 ans de prison contre Barthélémy Dias

 

C’est après 13 heures de débats d’audience que les plaidoiries ont démarré hier, dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf. Prenant la parole à la suite des conseils de la victime Ndiaga Diouf, le premier substitut Aly Ciré Ndiaye a d’emblée soutenu qu’il s’agit du ‘’procès de la ruse et du grand mensonge’’. Le représentant du parquet a fini par requérir une peine de 10 ans contre Barthélémy Dias et 5 ans contre Habib Dieng et Baboucar Faye pour complicité.

Il a requis le mandat de dépôt contre le trio. Selon lui, le maire de Mermoz-Sacré-Cœur n’a aucun respect pour les institutions de ce pays. Pour Ameth Guèye, Thiomba Babacar Sy Doucouré, Samba Diouf et autres nervis, le parquet a demandé qu'ils soient relaxés pour menaces de mort, détention sans autorisation relaxés et condamnés pour association de malfaiteurs et rassemblement illicite. Pour la répression, il a demandé une peine de 2 ans ferme assortie mandat de dépôt et mandat d'arrêt pour ceux qui ont fait défaut. Le procès se poursuit aujourd’hui avec la plaidoirie de la défense.

Un plus tôt, dès l’entame de leurs plaidoiries, Mes Serigne Diongue et Pape Mor Niang, avocats du père de Ndiaga Diouf, ont commencé par caricaturer le maire socialiste pour dénoncer son ‘’arrogance et sa témérité’’. Leur confrère Me Sarr s’est longuement épanché sur la violence devenue le lit de la politique. ‘’C’est le procès de la pathologie de nos acteurs politiques. Nous sommes dans une société où la culture de la violence est incrustée dans nos mœurs. Notre destinée est entre les mains de ces acteurs pour un Etat qui prétend être un Etat de droit et démocratique’’, a fulminé la robe noire. Pour lui, cette situation est inacceptable  et la justice doit mettre de l’ordre dans ‘’notre classe politique gangrénée par la violence et  complètement pourrie par un concours d’inélégance et d’impunités’’. Après cette digression, les avocats ne se sont pas fait prier pour charger Barthélémy Dias et le désigner comme l’auteur du coup fatal à Ndiaga Diouf.  Ils ont écarté la légitime défense. En effet, Me Diongue considère que si le maire socialiste avait voulu faire des tirs de sommation, il aurait visé en l’air et non des véhicules ou des personnes.

Les avocats de Ndiaga Diouf réclament 150 millions à Barth et Cie

Lui et son confrère Niang trouvent également suspect que le prévenu ait attendu quatre mois après les faits pour remettre au juge d’instruction sa troisième arme. Embouchant la même trompette, leur confrère Me Moussa Sarr s’est dit intrigué par le fait que Barthélémy Dias n’ait rendu les deux autres armes qu’il détenait que 48 heures après sa convocation. Sa conclusion est que le maire voulait préparer sa défense, puisqu’il est le meurtrier. ‘’Il est le meurtrier. Sur l’ensemble du territoire, il a été le premier à présenter ses condoléances‘’, a rappelé l’avocat.

D’ailleurs, à l’analyse des faits, Me Sarr considère que le tribunal doit se déclarer incompétent, car Barthélémy Dias et ses complices sont passibles devant une Chambre criminelle pour avoir volontairement donné la mort. ‘’34 coups ! Cela prouve qu’il y a une volonté réelle de faire mal’’, a pesté Me Sarr. A défaut de se déclarer incompétent, les conseils du père de Ndiaga Diouf ont réclamé des dommages et intérêts estimés à 150 millions de francs CFA. Quant à Barthélémy Dias, qui est également partie civile, il a réclamé le franc symbolique. ‘’Nous n’allons pas réclamer de l’argent à des gens qui acceptent de recevoir 3 000 F pour aller tuer’’, a asséné Me El Hadj Diouf.  

 

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