Publié le 7 Jan 2019 - 15:34
PLAIDOYER DES LEGENDES POUR LE DEVELOPPEMENT DU FOOTBALL AFRICAIN

‘’La priorité aux footballeurs’’

 

En vue du match de gala en hommage à Jules François Bocandé, prévu ce soir entre les Lions de 2002 et d’anciennes gloires du football africain, Samuel Eto’o, El Hadj Ousseynou Diouf, Antony Bafoe, Mark Fish, Habib Bèye et Nwanko Kanu ont plaidé, devant la presse, pour le progrès du football du continent. 

 

Le football africain peine à prendre son envol. C’est le constat fait par des légendes du continent qui ont plaidé pour son progrès, hier, en conférence de presse, dans le cadre des Caf Awards 2018. Selon eux, les fédérations africaines de football doivent être dirigées par des hommes soucieux du développement de la discipline. ‘’Il faut qu’à la tête de nos fédérations que nous ayons des hommes qui ont une vision. Si vous avez des personnes qui ne respectent même pas ce que nous faisons, c’est parce qu’ils ne savent pas pourquoi ils sont là’’, a déclaré Samuel Eto’o.

Selon l’ancien international camerounais, toutes les institutions qui représentent le football doivent donner ‘’la priorité aux footballeurs et pas à des dirigeants qui viennent pour s’enrichir’’. Il faut, dit-il, que l’argent qui est versé par la Caf et la Fifa aux fédérations nationales serve à mettre les joueurs évoluant dans les championnats locaux dans de bonnes conditions. C’est dans le même sens qu’abondent El Hadj Ousseynou Diouf et Nwanko Kanu. Pour le double Ballon d’or africain, les dirigeants du football africain doivent investir dans les infrastructures. ‘’C’est important que chaque fédération pense à mettre en place des infrastructures et travailler pour le football de son pays’’, a déclaré l’ancien joueur de Liverpool.

Par ailleurs, ces anciennes gloires africaines sont convaincues que l’Afrique ne souffre pas d’un manque de talents, mais plutôt de volonté politique. ‘’Nous ne pouvons pas avancer sans nos politiques. Il faut une politique de développement du football’’, a argué Eto’o. Si les clubs africains ne sont pas capables de rivaliser avec ceux des championnats européens dans les compétitions internationales, c’est dû à un défaut d’organisation et des mauvais traitements de leurs joueurs. ‘’C’est anormal, aujourd’hui, qu’on n’ait pas de très bonnes équipes capables de titiller par exemple le Real Madrid, lors de Coupe du monde des clubs’’, a déploré Diouf.

Toutefois, le secrétaire général de la Confédération africaine de football (Caf), Antony Bafoe, a fait savoir que son ambition est de rendre ‘’professionnel’ le football du continent. ‘’On ne peut pas empêcher aux joueurs d’aller en Europe, mais la question c’est de les retenir le plus longtemps possible. Les clubs maghrébins sont sur la bonne voie’’, a soutenu l’ancien international ghanéen qui sollicite l’aide des légendes africaines. Une demande à laquelle a accédé Kanu. L’ancien attaquant des Flying Eagles estime que les anciennes stars ont leur partition à jouer pour faire avancer la discipline. Pour sa part, Mark Fish suggère un changement dans les organisations des compétitions africaines. ‘’Il faut se rassembler pour voir comment développer le football africain’’, a déclaré l’ancien capitaine de la sélection sud-africaine championne d’Afrique en 1996, à domicile.

Hommage à Jules Bocandé

Un match de gala est prévu aujourd’hui entre les légendes du football africain et la génération 2002. Cette rencontre est organisée en hommage à Jules François Bocandé. ‘’Nous sommes venus jouer pour rendre hommage à Jules François Bocandé, un guerrier, un diambar’’, a expliqué le secrétaire général de la Caf. Celle-ci, a ajouté Bafoe, compte organiser des Caf Awards dans les différents pays d’Afrique pour honorer les anciennes gloires africaines. ‘’On va bien s’amuser’’, a-t-il assuré.

Présent à la conférence de presse, hier, Habib Bèye a désigné Bocandé comme le ‘’grand frère’’ qui a ‘’guidé’’ leurs pas en sélection, lors des compétitions, notamment la Can et le Mondial 2002.

Initiateur du projet pour la tenue des Caf Awards à Dakar, El Hadj Diouf estime l’avoir fait pour la jeunesse sénégalaise et pour les Sénégalais. Pour lui, le Sénégal est capable d’organiser n’importe quel grand événement sportif. Il faut travailler maintenant, dit-il, afin que le pays puisse abriter une Coupe d’Afrique des nations au Sénégal.

LOUIS GEORGES DIATTA

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