Publié le 22 Jul 2016 - 22:21
PLAN DE RELANCE ET RESTRUCTURATION DE LA SUNEOR

Pape Dieng dessine les contours 

 

Le Directeur général de la Suneor, Pape Dieng, propose la vente des surfaces non utilisées de Bel-Air pour permettre à la société de disposer de fonds propres. L’autre proposition faite par le Dg est le reprofilage de la dette de l’entreprise. Au fur et à mesure, le nouveau Directeur général donne des ébauches de solutions de sortie de crise.

 

Le nouveau Directeur de la Suneor veut la relance et la restructuration de cette société. Cela constitue même sa mission première. Joint hier par EnQuête, pape Dieng ne veut laisser filtrer aucune information sur ce qu’il est en train de faire. La primeur de son travail, il veut la donner au chef du gouvernement. Sa charge est alors de remettre sur les rails cette entreprise qui, jadis, faisait partie des fleurons de l’économie sénégalaise. Cependant, une mauvaise privatisation l’a complètement mise à terre. L’Etat qui l’a reprise récemment entre les mains de l’homme d’affaires sénégalo-franco-libanais, Abas Jaber, a hérité d’une société endettée.

Le repreneur a laissé à Pape Dieng une ardoise de dette de près de 54 milliards de F Cfa. Mais depuis que ce dernier a repris la société, il indique à chacune de ses sorties une piste de restructuration. Pour relancer la société, Pape Dieng propose un reprofilage de la dette de l’entreprise. Sur ce point, il promet de demander aux banques de faire un effort sur la question. Car dès sa prise de fonction, le nouveau Directeur général a constaté que la Suneor ‘’avait perdu la totalité de son capital’’.

En outre, du fait que la Suneor est une société endettée et sans moyens pour assurer son fonctionnement, il faut dès lors trouver les procédés pour relancer la machine. Et Pape Dieng propose la vente d’une partie des terrains de l’entreprise. Il s’agit surtout, dit-il, des surfaces non utilisées qui se trouvent à Bel-Air. Ce site servait de stockage aux graines d’arachides.

C’est lors d’une réunion de la Direction générale consacrée à l’analyse du redémarrage de l’usine à Diourbel que le directeur Dieng avait émis, pour la première fois, l’idée de vendre ces surfaces non utilisées. Ces espaces permettaient de faire les activités de concassage des graines. Mais depuis quelques années, cette activité n’est plus pratiquée dans la capitale. Pour cela, les aires qui étaient utilisées pour le stockage seront vendues. Il s’agira à son avis ‘’d’une partie des 17 hectares’’ que constitue le site. Ainsi, l’argent qui sera tiré de cette vente va servir de fonds propres à la Suneor. Toutefois, cela est loin d’être suffisant. Pape Dieng demande à l’Etat de faire un effort dans son appui. Donc un apport de fonds propres et une restructuration de la dette de 54 milliards permettront alors de renflouer une société à l’agonie depuis plusieurs années.

Privatisation

Par ailleurs, après que le nouveau Directeur général aura terminé son travail de relance et de restructuration et remis le document au Premier ministre, on peut s’attendre dès lors à ce que le gouvernement relance la piste de la privatisation. C’est dire donc que l’actuel Dg de la Suneor veut redresser la société pour permettre à l’Etat de prétendre à gagner des milliards sur sa vente. Le ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, Amadou Ba, a toujours indiqué que ‘’si l’Etat a repris la Suneor, ce n’est pas pour la gérer, il va la céder à un repreneur privé’’. Malgré les difficultés que traverse cette société, beaucoup de prétendants ont été cités. Parmi lesquels : le groupe singapourien Olam, les Algériens de Cevital, le groupe français Avril, la société agro-industrielle Safco de la Côte d’Ivoire…

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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