Publié le 10 Feb 2014 - 17:23
PLAN SÉNÉGAL ÉMERGENT

 Les alliés sceptiques   

 

Si le pouvoir compte s’appuyer sur le  Plan  Sénégal émergent (PSE) pour se développer, de nombreux partis alliés affichent leur scepticisme. C’est le  cas de la Ligue démocratique (LD) qui cherche en vain des réponses à ses multiples questions.

''Lorsqu’on nous parle d’émergence, de quelle émergence nous parle-t-on ?'' s'est demandé Mamadou Ndoye, secrétaire général de la LD, à l'occasion du Forum des jeunes de  son parti.  ''Nous avons observé des pays qui ont développé l’émergence, sans aucune avancée significative. Est-ce que c’est cette émergence-là que nous voulons ? Ou voulons-nous d’une émergence qui allège les pauvres ?'' a poursuivi le responsable.

L’économiste Serigne Ousmane Bèye dira qu'il ''n’y a pas une bonne visibilité de l’orientation politique économique  du Sénégal''. Car, a expliqué ce membre du Bureau politique du Parti  socialiste (PS), pour se développer, il faut d’abord définir ''la doctrine sur laquelle  s’adosse ce plan''. ''On ne peut aller ensemble et que chacun tire de son  côté'', a-t-il dit. L’autre condition, a-t-il poursuivi, c’est de ‘''consommer ce que l’on produit''.

Serigne Ousmane Bèye constate pour s’en désoler que ''tous les produits manufacturés sont importés''. Un avis largement partagé par son collègue Mame Birame Diouf pour qui ''le Sénégal se situe dans une situation  malsaine'' qui ne lui permet pas de prétendre au développement.

Comme ''signe avant-coureur'', l’économiste a cité la campagne agricole de cette année.  ''Nous produisons  de l’arachide, mais nous  ne  pouvons  pas la commercialiser'', a-t-il déploré. L’autre aspect qui, selon le cadre de l’AFP, pourrait  plomber le développement  du Sénégal, c'est la décision de l’État de mécaniser son agriculture. Un choix qui, d’après lui, va augmenter le taux chômage. Toutefois, Amacodou Diouf, patron du CONGAD, a estimé qu'il faut bien faire un choix, si on veut prétendre à l’émergence. Car, l’agriculture traditionnelle ne peut  pas développer le  Sénégal.

DIVERGENCE AU  SEIN DE  LA MAJORITÉ

L’absence d’espace de dialogue,  la  racine du mal 

Si des divergences sont souvent notées au sein de la mouvance présidentielle, c’est en partie à cause de l’absence d’un  cadre de concertation. C’est en tout  cas  l'avis de Mamadou Ndoye, patron de la LD. ''C’est vrai que  Benno Bokk Yaakaar existe, mais nous n’avons pas d’espace de dialogue.

Nous n’avons pas d’espace de construction commune'', dit  ''Mendoza''. ''Alors il faut bien créer un cadre informel'' pour discuter. Une remarque que le député Zator Mbaye relativise. Pour ce responsable de l’Alliance des forces de progrès (AFP), il  existe bien un cadre de  dialogue  que constituent le ''Conseil  des  ministres et l’Assemblée nationale''. ''Non'',   rectifie Abdoulaye Élimane Kane.

                                                                                                                                                       ''Lorsque les députés de BBY se réunissent, c’est pour voter des lois. Cela ne veut pas dire qu’il y a concertation.'' L’ancien ministre pense qu’il faut  discuter de certaines questions d’intérêt national dans un cadre beaucoup plus large et moins  institutionnel.

D. GBAYA 

 

 

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