Publié le 20 Jun 2017 - 13:37
PLETHORE DE LISTES AUX PROCHAINES LEGISLATIVES

Craintes et solutions de la société civile 

 

Le nombre pléthorique de listes aux prochaines Législatives continuent de susciter un débat.  C’est en ce sens que la  société civile s’est penchée sur la question à travers un panel tenu hier dans le but d’apporter des suggestions par rapport à cette préoccupation. 

 

Les 47 listes en compétition  pour les Législatives du 30 juillet prochain n’inquiètent pas uniquement les électeurs et la classe politique. Hier, à Dakar, l’Initiative des organisations de la société civile sénégalaise a organisé un panel axé sur ‘’Comment garantir le droit de vote du citoyen face au nombre exorbitant de listes de candidats.’’ Démarrée par la projection d’une vidéo sur la simulation de vote, cette rencontre ambitionne de montrer les difficultés qui attendent les électeurs le jour des élections. La visualisation d’un bureau de vote avec des représentants des partis politiques et des électeurs révèlent que le respect strict du code électoral pourrait entraîner un  temps de vote  plus long que prévu. ‘’Cela peut allait de 3 à 5 minutes par votant sans compter la vérification des cartes d’identité par les représentants des différentes listes’’, renseigne Babacar Guèye, constitutionaliste. En outre, les organisateurs du panel soulignent ‘’l’encombrement’’ et ‘’l’absence’’ de sécurité dans les lieux de vote mais aussi des éventuelles prolongations du scrutin dans la soirée.

 Ils pensent également que le nombre ‘’important’’  de listes en compétition risque d’entraîner beaucoup de confusions dans le vote et une ‘’grande’’ abstention. Suffisant pour Ismaël Madior Fall de dire qu’il faut ‘’mesurer’’ l’exactitude des risques qui, selon lui, implique non seulement  le vote mais également le dépouillement et la publication des résultats. Il précise cependant que cette multitude de listes montre la ‘’vitalité de la démocratie sénégalaise’’.

L’expert électoral Ndiaga Sylla est, quant à lui, d’avis que le nombre pléthorique de listes aura des ‘’impacts’’ sur la gestion du matériel comme le coût des bulletins et les temps d’antenne dans les médias. Ce dernier propose  des solutions pour alléger le déroulement du vote. La première, selon l’expert électoral, est  l’usage du bulletin unique qui, dit-il, est une pratique ‘’courante’’ dans la sous-région. ‘’C’est un mode de vote qui a un certain nombre d’avantages. Il permet de faire des économies sur le coût global d’impression des bulletins.

Avec le nombre pléthorique de listes, on doit être obligé de tirer 365 millions de bulletins. Alors qu’avec le bulletin unique, on va simplement éditer 7,500 millions’’, a fait savoir Ndiaga Sylla. Il a ensuite proposé l’usage des cinq bulletins. Pour cette option, l’expert électoral explique que l’électeur n’est pas obligé de prendre l’ensemble des bulletins de vote à sa disposition. ‘’Ce qui permettra de gagner du temps. Il faut reconnaître que c’est une formule qui ne garantit pas le secret absolu du vote’’, précise M. Sylla. En troisième option, il propose le dépôt de tous les bulletins  au niveau de l’isoloir. Les initiateurs de la rencontre préconisent  également que les électeurs soient en même temps dans les bureaux de vote pour éviter la perte de temps.

Le directeur exécutif de l’Ong 3D précise cependant que les solutions  finales vont émaner de la classe politique. Moundiaye Cissé renseigne parallèlement que les propositions issues de leurs travaux seront transmises au ministre de l’Intérieur et à la Cena.

HABIBATOU TRAORE

 

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