Publié le 14 Nov 2017 - 20:25
POLE URBAIN DE DIAMNIADIO

Le village de Déni Malick Guèye sacrifié pour un hôtel

 

C’est l’énième spoliation au Pôle urbain de Diamniadio. Cette fois, ce sont les populations du village de Déni Malick Guèye (dans la commune de Diamniadio) qui viennent de perdre leurs parcelles à usage d’habitation, mais aussi des champs prêts pour la récolte, pour la construction d’un hôtel. Mais ce qui inquiète le plus les habitants de la localité, c’est que la superficie délestée est destinée à l’extension du village. 

‘’Suite à une information donnée par le sous-préfet, le délégué de quartier nous a fait savoir, ce matin, que toute personne ayant un terrain ou un champ à côté de l’Université du futur africain était concernée par cette mesure de destruction. Ils ont détruit plus de 1 800 parcelles à côté de l’Université du futur africain’’, a souligné, dimanche dernier, Médoune Diop, le président du Conseil de quartier de Déni Malick Guèye, lors d’un point de presse.

Le plus surprenant, dans cette affaire, s’est-il offusqué, est que ‘’cette extension date de 2003. Certains ont acquis leurs parcelles à cette date et d’autres en 2006. Ce sont des terrains appartenant à des Sénégalais et, aujourd’hui, l’Etat veut implanter là-bas un hôtel.’’ Avec un brin de courroux dans la voix, le porte-parole des populations énumère les préjudices subis par ses concitoyens. ‘’Ils ont détruit des parcelles, des fondations de 4 à 5 millions de francs, des bâtiments arrivés en phase terminale’’, se plaint-il, tout en faisant remarquer qu’aucune information n’a émané des autorités. Du coup, déplore le président du Conseil de quartier de Déni Malick Guèye, ils ont été pris au dépourvu. ‘’On n’a pas été avisé de quoi que ce soit. Mais nous ne nous laisserons pas faire. On veut une information administrative. On interpelle aussi le maire de la commune, le préfet, le commandant de la gendarmerie et toute autre autorité pouvant nous donner une réponse’’, indique-t-il.

De l’avis d’Oumar Ngalla Diagne, qui dit avoir approché l’ingénieur en charge des opérations, ‘’le plan de destruction porte sur 800 hectares. Il ne va rester que le village naturel. Toute l’extension va disparaître’’.

PAPE MOUSSA GUEYE (RUFISQUE)

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