Publié le 2 Sep 2014 - 15:18
POLITIQUE MACROECONOMIQUE ET REFORMES STRUCTEURELLES 2015

Vers la révision du régime indemnitaire des fonctionnaires

 

En marge d’une rencontre sur la politique macroéconomique et les réformes structurelles pour l’année 2015, le ministre de l’Économie et des Finances, Amadou Bâ, a opté pour une révision du régime indemnitaire des fonctionnaires sénégalais. Et ce, dans le cadre d’une réflexion générale sur le poids de la masse salariale sur le budget de l’Etat.

 

Les réformes allant dans le sens de la rationalisation des dépenses et l’assainissement des finances publiques prennent peu à peu forme. Un atelier sur la politique macroéconomique et les réformes structurelles pour l’année 2015 a servi de cadre à Amadou Ba, ministre de l’Economie et des Finances, pour préconiser la révision du régime indemnitaire des fonctionnaires sénégalais. Ceci, dans le cadre d'une réflexion générale sur le poids de la masse salariale sur le budget de l'Etat, comparé au régime indemnitaire qui pose problème. 

"L'une des ruptures les plus urgentes, à mon sens, est celle liée à l'appréhension qu'on se fait du budget de l'Etat. La première des sincérités est de nous interroger sur la légitimité que nous faisons supporter à la nation toute entière par le biais de la masse que nous inscrivons, année après année, à un rythme toujours plus croissant dans ce budget", a indiqué le ministre. "Nous sommes combien? s’est-il interrogé avant d’affirmer que  100 540 agents émargeaient à la solde au début de l'année 2014, soit environ 1% de la population sénégalaise. ‘’Et pourtant, selon les dernières analyses, les dépenses de personnel sont estimées à 717 milliards de francs CFA, soit 43% des recettes budgétaires de la même année (1548 milliards)’’, soutiendra le ministre.

Amadou Ba va confier par la suite que les subventions accordées à la Société nationale d'électricité (SENELEC), à la Société africaine de raffinage (SAR) et d'autres rémunérations du service public ressortent "à 124 milliards de F CFA en 2014, soit 8% des recettes budgétaires, et les intérêts sur la dette publique sont évalués à 148 milliards".

 Par ailleurs, le ministre a ajouté que les marges de manœuvres budgétaires sont très limitées, ce qui ne permet pas une bonne mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), le nouveau référentiel des pouvoirs publics sénégalais. C’est ainsi qu’il a avancé qu’il urge de restaurer les marges budgétaires à court terme, si l’on veut financer le PSE tout en préservant la viabilité des finances publiques. En ce qui concerne les réformes structurelles, le ministre dira que les politiques publiques doivent chercher "à renforcer les incitations qui guident la trajectoire des économies". "Aussi, les avancées attendues en 2015 doivent aussi être déclinées dans le règlement de la question vitale de l'énergie, la mise en place d'infrastructures pour le soutien à la production, entre autres", appuiera Amadou Ba.

Diamniadio, plus grand chantier depuis 1960

D’autre part, il a annoncé que les plus grands chantiers du Sénégal depuis 1960 vont sortir du Pôle urbain de Diamniadio au cours des semaines à venir, dans le cadre de l'exécution du PSE. "Nous avons un programme d'habitat social, cela est extrêmement important. A travers Diamniadio, les plus grands chantiers du Sénégal depuis 1960 vont sortir de terre", affirmera le ministre en marge de cet atelier. Cette rencontre qui prend fin aujourd’hui a également pour but de passer en revue les objectifs sectoriels pour 2015 et le plan d’action à mettre en œuvre pour les atteindre, de présenter les mesures prévues au titre de l’année 2015 pour renforcer les marges de manœuvres budgétaires de l’État.

Il s’agit surtout de présenter les mesures prévues au titre de l’année 2015 pour renforcer la gestion des finances publiques et la gouvernance économique, de passer en revue les projets phares dont la mise en œuvre démarre ou se poursuit en 2015, et enfin de présenter les impacts macroéconomiques attendus en 2015. 

ANTOINE DE PADOU

 

 

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