Publié le 1 Jul 2016 - 19:57
PONCTION SUR LES SALAIRES DES ENSEIGNANTS

Le Grand Cadre à Touba et Tivaouane aujourd’hui

 

Les syndicats d’enseignants accueillent diversement le vote hier de la loi de finance rectificative 2016 qui leur alloue 34,412 milliards. Si Abdoulaye Ndoye prend acte, le Grand Cadre y voit de la poudre aux yeux et décide de se rendre à Tivaouane et Touba pour dénoncer l’Etat qui continue de faire des ponctions sur les salaires.

 

La loi de finance rectificative (Lfr) a été votée pour le paiement des rappels d’intégration d’avancement des enseignants. Mais cela n’a pas l’heur de satisfaire le coordonnateur du Grand cadre, Mamadou Lamine Dianté. Joint par EnQuête, il a soutenu que le gouvernement fait une opération de communication.  ‘’C’est de la poudre aux yeux.

Le vote de la loi devait être fait en début du mois de juin. C’est ce qu’on nous avait promis, pour qu’au moment de traiter les salaires, on puisse commencer à payer les reliquats des rappels’’, explique M. Dianté. Apparemment agacé, il poursuit : ‘’L’esprit le moins éclairé sait qu’on ne peut pas voter une loi de finance rectificative le 29 pour qu’elle soit effective le 30. Ce n’est pas possible. Au moment où l’Assemblée votait la LFR, les salaires du mois de juin étaient déjà virés. L’Etat avait promis de commencer le paiement des reliquats de rappel, à partir de fin juin.’’

Ce contretemps lui fait dire que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements, parce qu’à la fin du mois de juin, aucun franc n’a été versé pour le paiement des reliquats de rappels. ‘’Le montant de 28,6 milliards, c’est la dernière estimation faite par le gouvernement pour le même problème. On est parti de 1.600 milliard, le 30 avril 2015, à 12 milliards le 10 mars 2016. Le ministre des Finances a fait dire au président de la République que c’est 24,5 milliards, dans son adresse à la nation, le 3 avril. Il revient pour dire que c’est 28 milliards. Qu’on nous dise le montant exact. Pour que les enseignants sachent à quoi s’en tenir. Dans tous les cas, ce sont des arriérés de rappels, de l’argent qui est dû aux enseignants’’, dit-il.

‘’On ne va pas se laisser faire’’

Mamadou Lamine Dianté renseigne qu’ils vont se rendre à Touba et à Tivaouane, aujourd’hui, pour dénoncer l’attitude du gouvernement.  ‘’Ce que Amadou Bâ aurait pu dire aux députés, est que malgré la suspension de la grève, le gouvernement a procédé à une ponction sur les salaires. Ils ont ponctionné de la façon la plus sauvage possible les salaires des enseignants, à la fin de ce mois encore. Ils ont ponctionné les salaires à la même hauteur que le mois passé, alors qu’il n’y a pas de grève’’, fulmine-t-il. M. Dianté croit savoir que ‘’c’est pour constituer les fonds qui devaient leur permettre de commencer à payer les reliquats des rappels. Ils ont ponctionné plus de 5 milliards, le mois passé. Ils ont fait plus que ça, ce mois-ci. Ça leur permet de payer les 10 milliards qu’ils doivent aux enseignants. C’est contraire à la vérité. On ne va pas se laisser faire. Demain, nous irons à Touba et à Tivaouane pour en informer les Khalifes’’, a annoncé le coordonnateur du grand cadre.

Abdoulaye Ndoye : ‘’Il y a 43 000 dossiers en souffrance’’

Le secrétaire général du Cusems Abdoulaye Ndoye est plus conciliant. Son syndicat, dit-il, prend acte de ce vote. Mais il ajoute que le gouvernement doit aller dans le fond. C’est-à-dire, en réalisant tous les accords signés. ‘’Le vote de cette loi nous donne encore raison. Parce que nous avons dit que l’Etat ne nous donne pas de l’argent. Il nous doit de l’argent. Ce vote est une bonne chose, mais il faut aller dans le fond, vers l’effectivité du paiement des rappels des enseignants. Il ne faut pas s’en arrêter là. Il y a également les mises en solde. Il y a environ 43 000 dossiers en souffrance. Si on ne procède pas à l’apurement du stock, on risque de le renouveler, l’année prochaine. Si le gouvernement avait pris toutes ses dispositions, on n’allait pas en arriver à ce stade’’, fait-il remarquer.

VIVIANE DIATTA

 

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