Les travailleurs du Port autonome de Dakar, regroupés au sein de l’Amicale des Cadres du Port autonome de Dakar (ACAPAD), ont décliné, ce samedi, lors d’un séminaire organisé au sein de leur institution, leur intention d’accompagner la vision de leur Directeur général Cheikh Kanté : avoir un ‘’Port de l’Excellence à l’horizon 2023’’. Pour y arriver, ils comptent redynamiser leur culture d’entreprise.

Quand les règles du jeu concurrentiel changent, les entreprises doivent s’adapter, c’est la conviction du Directeur du Capital humain et de l’Organisation du Port autonome de Dakar, Dr Amadou Yaya Sarr. Pour lui, dans certains cas, cette réadaptation est synonyme de mutations qui conduisent en général, au changement de culture. ‘’Quand un directeur général décrète une vision partagée par tout le monde, ce qui est important dans un lieu de travail, c’est de partager un idéal commun et, sans culture d’entreprise, il n’y aura pas de performance’’, a expliqué Dr Sarr à la fin d’un séminaire organisé ce week-end, dans le cadre des ‘’vendredis de l’ACAPAD’’. 

Le Directeur du Capital humain et de l’Organisation du Port souligne que la performance étant l’œuvre de tous et de chacun, l’Amicale des Cadres du Port autonome de  Dakar (ACAPAD) a mis en place ces vendredis, pour permettre aux travailleurs de ‘’mieux comprendre’’ leur entreprise. ‘’On vient de commencer et il faut continuer à faire des choses. Parce que la culture ne se décrète pas. Je dois avouer ici et maintenant que ce n’est pas une tâche facile, mais avec l’abnégation et le courage, nous y arriverons. Car, seule la volonté permet de vaincre ce que l’on croit impossible et les difficultés sont faites pour être abattues et non pour abattre’’, dit-il.

En effet, pour faire du port de Dakar le plus performant de la sous-région, le Directeur général Dr Cheikh Kanté a mis en place une vision dénommée ‘’Port de l’Excellence à l’horizon 2023’’. Cette vision s’articule autour de trois axes : sécurisé, performance et efficience. Elle est aussi accompagnée de quatre valeurs. Il s’agit de la responsabilité qui équivaut à ‘’préserver en toute circonstance la pérennité de l’institution et ses équilibres économiques et sociaux’’.

La loyauté qui signifie ‘’privilégier l’appartenance institutionnelle et à ne jamais la sacrifier à une autre appartenance susceptible de la mettre en péril’’. Le professionnalisme, c’est-à-dire ‘’l’implication de manière rigoureuse dans la réalisation de ses missions’’. Et l’engagement, à savoir ‘’l’impératif pour les parties prenantes de manifester une implication forte dans tout ce qui peut concourir à préserver la paix sociale et le développement de l’entreprise’’. Ainsi, pour accompagner cette vision, M. Sarr a appelé ses collègues à s’organiser pour ‘’être les meilleurs’’. ‘’Soyons solidaires pour pérenniser le développement du PAD. Travaillons plus et mieux pour que la vision stratégique ‘’Port de l'excellence 2023’’ devienne une réalité tangible’’, a recommandé le Directeur du Capital humain et de l’Organisation du Port. Dès lors, M. Sarr estime que ces vendredis de l’ACAPAD sont un instrument ‘’très important’’, un moyen de partage et de transfert de compétences.

Revisiter l’histoire du port

Le séminaire des Cadres du port a aussi été l’occasion pour les initiateurs de revenir sur le déploiement de la culture d’entreprise au Port autonome de Dakar, de 1987 à 2017. ‘’On veut revisiter l’histoire du port pour, aujourd’hui, accompagner la direction générale dans sa nouvelle vision : celle d’un port d’excellence sur la côte ouest-africaine à l’horizon 2023. Aujourd’hui, on a également changé de slogan. On est passé de ‘l’ambition en marche’ à ‘l’excellence dans mon port’. On invite quand même les travailleurs du port à la performance, mais également, à l’excellence’’, déclare le président de l’ACAPAD, Mamadou Cor Sène Sarr.

Ainsi, la rencontre a été un lieu de partage avec l’ensemble des travailleurs du Port autonome de Dakar des valeurs qui sous-tendent la culture de l’entreprise du port. ‘’Parce que c’est un grand défi pour nous Sénégalais, mais également Africains, de savoir aujourd’hui que l’Afrique est le berceau de l’humanité et que tout reviendra à l’Afrique. Donc, nous devons jouer notre partition, en tant que Port autonome de Dakar, mais aussi en tant qu’endroit où transite l’ensemble des marchandises qui viennent au Sénégal et dans la sous-région’’, ajoute le président de l’ACAPAD. Selon lui, le port de Dakar est un grand port qui a une dimension internationale. ‘’Ainsi, nous devons être les premiers à accueillir l’excellence au sein de notre entreprise. Les valeurs que nous devons cultiver sont entre autres celles de responsabilité et d’engagement. Ce sont des valeurs qui doivent être soumises aux travailleurs du Port autonome’’, préconise Mamadou Cor Sène Sarr.

La culture d’entreprise a, en réalité, pour finalité d’assurer la cohérence et le suivi du groupe. Mais aussi, selon Ndiaga Ndiaye, Enseignant-Chercheur Département de Gestion ESP à l’UCAD, d’améliorer la communication entre les membres de la structure qui ont des visions différentes. ‘’L’objectif, c’est de dire qu’autant chez nous, nous avons des valeurs, des normes de représentation, autant on en a besoin au sein de l’entreprise. Tout ce que nous voyons dans la société, nous en avons besoin en entreprise’’, explique-t-il. Maintenant, précise M. Ndiaye, il faut faire un contrôle, parce qu’il y a des valeurs qu’on voit dans la société qui ‘’ne sont pas bonnes’’ en entreprise. ‘’Ne serait-ce que sur l’égalité, nous avons des sociétés inégalitaires, avec une forte hiérarchisation de ceux qui dirigent. Mais dans l’entreprise, ce n’est pas le cas’’, fait savoir le professeur. Qui ajoute que cette culture diffère d’une entreprise à une autre. ‘’Chaque entreprise doit vivre en fonction de ses réalités. Le port par définition est une grosse entreprise avec beaucoup d’identités’’, fait-il remarquer. 

MARIAMA DIEME