Publié le 11 Nov 2018 - 13:28
POSE PREMIÈRE PIERRE D'UN CENTRE D'ONCOLOGIE-PÉDIATRIQUE

Les agents de l'hôpital bloquent le cortège des autorités

 

Venu procéder au lancement des travaux d'une unité d'oncologie-pédiatrique à l’hôpital de Mbour, le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l'Action sociale et sa délégation ont fraichement été accueillis, hier, par des agents arborant des brassards rouges.

 

Hier, la délégation du ministère de la Santé et de l'Action sociale a eu toute les peines du monde à accéder aux locaux de l'hôpital de Mbour, où devait avoir lieu le lancement des travaux d'une unité d'oncologie-pédiatrique. L'accès a été refusé à la délégation par des agents affiliés au Syntras et And Gueusseum qui ont profité de la présence du Directeur de cabinet du ministre de la Santé pour lui soumettre leurs complaintes.

Ainsi, les officiels ont dû patienter longtemps devant la porte d'entrée bloquée par les travailleurs brandissant des pancartes où on pouvait lire : ''Pour les contractuels de l'Eps1 de Mbour : recrutement à la fonction publique, octroie du Népad, versement des subventions (état, conseil départemental)’’ ; ‘’Remboursement des créances : Couverture maladie Universelle, plan sésame, imputation budgétaire, Relèvement du niveau de l'Eps1 de Mbour’’, entre autres messages. Dr Aloïse Diouf, directeur de cabinet du ministre, a dû promettre de les recevoir à la fin de la cérémonie, pour que les agents cèdent le passage.

Pendant toute la cérémonie, ceux-ci se sont tenus debout en face des autorités, tenant toujours leurs pancartes et arborant leurs brassards.

Dr Aloïse Diouf : ''Nous devons taire nos querelles...''

Après ce moment de surchauffe, Dr Aloïse Diouf a rendu un hommage aux enfants victimes du cancer, en observant une minute de silence. ''Ils auraient pu être nos enfants'', a déclaré le collaborateur du ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Avant de prononcer un discours empreint de quelques remontrances. ''Quand le Sénégal accueille des partenaires de cette dimension qui doivent mettre en place pour nous un centre d'oncologie-pédiatrique, nous n'avons d'autre disposition que de les accueillir à bras ouverts. Il y a des moments pour poser les revendications. Nous vivons tous ensemble et, au Sénégal, nous avons appris de nos parents que, quand l'invité est là, nous devons taire nos querelles et les régler ensemble'', a-t-il sermonné les manifestants.

800 enfants atteints, chaque année

Le cancer de l'enfant est une pathologie peu connue. Et le Sénégal a besoin d'un nouveau centre pour soulager les enfants atteints. ''Le santé constitue un problème public mondial, et les pays sous-développés, plus particulièrement, ceux du continent africain en payent le plus lourd tribut. Les cancers chez l'enfant ne constituent qu'une faible proportion et dans les pays développés, près de 80% des enfants atteints d'un cancer peuvent être guéris.'', explique Dr Aloïse Diouf. Malheureusement, ce taux de guérison chute de 10 voire 20% sous nos cieux, car la maladie est peu connue, aussi bien de la population que du corps soignant.

''Au Sénégal, les cancers prennent une ampleur inquiétante et l'offre de service reste encore faible. Chaque année, notre pays compte 800 nouveaux cas. Dans les pays les plus pauvres du monde, l'information, le diagnostic précoce, l'accès aux soins et aux traitements sont souvent difficiles''. C’est pourquoi, créer un deuxième centre d'oncologie-pédiatrique, selon Dr Diouf, devient un besoin impératif pour les enfants et leurs parents.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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