Publié le 27 Jul 2015 - 05:29
POUR COMBATTRE L’INSECURITE MARITIME

L’UA se reunira a Lomé en novembre 

 

La lutte contre l’insécurité maritime qui sévit de plus en plus le long du Golfe de Guinée passera par Lomé (Togo). En effet, la capitale togolaise accueillera du 02 au 07 novembre prochain, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine (UA) sur le sujet. Objectif : définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime. Mais au-delà, il s’agira pour les dirigeants africains de faire désormais de l’espace maritime, le levier principal du développement économique et social du  continent.

 

Avec ses 30.725 kms de côtes et ses 90 ports, l’Afrique est fortement dépendante de son espace maritime, surtout lorsqu’on sait que 90% de ses échanges   commerciaux  (importations/exportations) sont effectués par la mer. C’est fort de cette réalité et face à la résurgence des actes de piraterie le long du Golfe de Guinée, qui a enregistré en 2013 par exemple plus de cinquante ( 50) attaques, que l’UA sur l’initiative du Président togolais Faure GNASSINGBE, a décidé d’y consacrer une conférence internationale. Elle réunira du 02 au 07 novembre prochain à Lomé les  chefs d’États et de gouvernements des cinquante quatre (54)  pays de l’organisation panafricaine  avec des experts et des leaders du monde économique. Cette session extraordinaire qui aura  pour ambition de  définir une feuille de route sur la sécurité maritime sur le continent  capitalisera sur les résultats des sommets de Yaoundé (juin 2013) et des Seychelles (février 2015), afin de mettre en place une stratégie africaine de protection des mers et des océans, pour garantir paix, sécurité et stabilité, et faire de l’espace maritime africain le levier principal d’un développement économique pérenne

Selon les autorités togolaises qui accueillent le sommet,  ses  enjeux stratégiques  vont bien au-delà de la piraterie et englobent d’autres fléaux tout aussi préoccupants tels que la pêche illicite non déclarée et non réglementée ainsi que la pollution de l’environnement marin. «  Nous ferons le lien entre  la question de la sécurité maritime, les défis sociaux et le développement. Nous saisirons l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme face à une situation devenue extrêmement préjudiciable pour bon nombre de pays côtiers » a précisé le numéro 1 togolais, monsieur GNASSINGBE.

De fait, le sommet s’articulera autour de deux principaux axes. Le premier,  la coopération régionale et internationale sur la sécurité maritime,  sera décliné en trois points : la piraterie maritime moderne,  les trafics illicites de tous genres et la pêche illicite.  

Le deuxième axe posera la question de la mer comme facteur de développement. Pour le gouvernement togolais, celle-ci ne peut être appréhendée uniquement sous le prisme du risque et des dangers ; mais aussi et surtout comme un élément participant pour une large part au développement des différents pays.

ENJEU ENVIRONNEMENTAL :

Par ailleurs, le Togo entend mettre sur la table des discussions la question de l’environnement et envisager la limitation de  l’impact environnemental des ports et celle de la protection de la biodiversité des littoraux.  Il est établi que la  manipulation de vrac sec produit de la poussière qui peut par la suite contaminer l’environnement. Le transfert de liquides peut provoquer des fuites ou des déversements inattendus. Les émissions de vapeurs provenant de la cargaison peuvent se traduire en pollution atmosphérique. La mauvaise gestion des déchets et la perte de cargaisons peuvent avoir des effets toxiques sur les océans.

La pêche contribue de façon vitale à la sécurité alimentaire et nutritionnelle de plus de 200 millions d’Africains et apporte des revenus à plus de 10 millions de pêcheurs. La manipulation de fret émet souvent des effets qui peuvent être extrêmement néfastes pour l’environnement. Il est donc important de développer l’éco-conception maritime en anticipant les effets des infrastructures et en les intégrant aux écosystèmes. Que sont les bonnes pratiques internationales pour assurer la conservation de la biodiversité dans le cadre d’un programme d’aménagement à long terme ? Quelles mesures pouvons-nous mettre en place afin de mesurer la qualité écologique des espaces portuaires ? Ce sont quelques uns des pistes de réflexion qui seront soumises aux différentes délégations.

 

Section: