Publié le 24 Nov 2018 - 16:12
POUR CORRIGER SON IMAGE DE VILLE SALE

Rufisque valorise ses ordures

 

La ville de Rufisque tente de refaire son image. Ville réputée sale, son projet de revalorisation des ordures permettra, selon les autorités, de nettoyer mais aussi, de créer une nouvelle ressource.

 

La ville de Rufisque veut revaloriser ses ordures. Réputée l’une des cités les plus sales du pays, ses autorités municipales veulent renverser la tendance. A l’initiative de la commune de Rufisque Est, un projet de recyclage et de transformation des déchets ménagers va être concrétisé et a déjà commencé, depuis deux ans, avec un système de tri sélectif des ordures. Il est accompagné par l’Etat du Sénégal, à travers le ministère de la Gouvernance locale, la coopération française et Sococim comme partenaire stratégique. 

« Ce projet de tri sélectif, qui regroupe l’ensemble des communes de la ville de Rufisque, va nous permettre non seulement de faire la collecte et la valorisation des ordures au niveau de la ville Rufisque, mais aussi, de pouvoir produire de l’engrais », annonce le maire de Rufisque Est, Boubacar Albé Ndoye. Qui renseigne : « c’est un projet innovant qui nous permet de développer l’agriculture sous serre. Mais, l’innovation majeure c’est des serres photovoltaïques qui permettent non seulement la production d’énergie, mais aussi de pouvoir faire de l’agriculture sous serre, mais aussi de faire du composte ».

La zone cible est le domaine maraîcher de Lendeng sur une superficie de 20 hectares. « Il permettra aux maraichers de Lendeng de développer l’agriculture bio moderne pour un meilleur rendement. Le projet est proposé aux agriculteurs, surtout de Lendeng, pour pouvoir, sur 20 hectares, mettre ces serres solaires en partenariat avec la ville française de Le Soler des Pyrénées Orientales’’.

Venu présenter le projet aux maraîchers et conseillers municipaux, Paul Miffre, le coordinateur du projet de coopération décentralisée de la ville de Le Soler et Rufisque, a rappelé que le procédé est une spécificité agricole au Sud de la France qui peut être transposé au Sénégal. Car, « toutes les conditions sont idéales. Cette zone de Lendeng est idéale, parce qu’elle correspond à des enjeux particuliers qui sont la préservation de l’eau, l’agriculture et sa proximité avec la Sococim qui est un partenaire potentiel et incontournable et qui veut s’investir dans la préservation de l’environnement à nos côtés », dit-il.

Concernant la quantité d’électricité pouvant être produite, il renseigne que « tout dépend du nombre de packs de serres photovoltaïques qui vont être mis en place. On peut partir sur 10 comme sur 20 hectares. En ce moment, le pack photovoltaïque mis en place par la Sococim devrait produire 6 mégawatts. Nous, on escompte un minimum de 15 ou 20 ».

Il faut aussi noter que le projet comprend un volet purification de l’eau au niveau des structures de santé et des établissements scolaires de la ville. « Nous amenons, à l’heure actuelle, des active-eau, un appareil révolutionnaire qui a eu le grand prix de l’innovation à Montpelier et qui permet de purifier l’eau. Ces appareils seront installés dans les maisons de santé, les hôpitaux, les écoles et les collèges », signale Paul Miffre. 

PAPE MOUSSA GUEYE

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