Publié le 22 Feb 2012 - 09:21
POUR DES RAISONS DE SECURITÉ

Le privé suspend les cours jusqu'au 28 février

 

L'élection présidentielle et les violences politiques qu'elle charrie font redouter le pire aux responsables des écoles privées du pays qui ont tout bonnement décidé de suspendre les cours jusqu'au mardi 28 février prochain, au surlendemain des élections. Un repos obligé pour ces élèves qui pourtant payent la mensualité malgré l’arrêt des cours à cause de la situation chaotique du pays.

 

Au lycée d'excellence ''Birago Diop'', pas l'ombre d'un élève. Ils sont tous partis. Seul le proviseur était sur les lieux. Assis sur une chaise, il fait face à une de ses collègues. ''Nous avons décidé de suspendre les cours jusqu'au mardi 28 février. C'est pour des raisons de sécurité car à l'heure actuelle, nul n'est à l’abri des grenades lacrymogènes. A l’école ils sont en sécurité, mais quand ils descendent, ils ne le sont plus. Parce que certains prennent les cars rapides, d'autres les bus, il y en a même qui marchent'', a expliqué Abdoulaye Biaye. Seulement, les étudiants ne leur ont pas laissé le temps d'exécuter cette décision. ''Les étudiants sont venus en masse ce matin (hier) vers 11 heures nous déloger. Heureusement qu'il n'y a pas eu de blessés. Et dans l'immédiat, nous avons libéré nos élèves'', a-t-il dit. Selon M. Biaye, si la situation a dégénéré, c'est parce que pour une première fois il y a eu autant de violences au Sénégal.

 

À la section maternelle ''Les p'tits loups'', on n'entend même pas les cris des enfants qui à l’heure de la descente sont tous agités. Toutes les portes sont fermées. On a une idée sur ce qui se passe. ''Ils ont arrêté les cours jusqu’après les élections'', a soufflé l'agent de sécurité trouvé sur place.

 

Au groupe scolaire ''Saint Pierre'', les arbres se trouvant dans l'enceinte de la cours de l'école accueillent les visiteurs. Raphaël Faye, préfet de l’élémentaire, s’apprêtait à partir quand nous sommes arrivés. Il répète la même chose. ''Nous ne voulons pas être responsables de quoi que se soit. Le pays est dans l'insécurité totale. C'est mieux que chaque élève reste chez lui jusqu'à ce que la situation se décante. Le mardi 28 février, nous allons reprendre les cours'', a-t-il souligné, avant de rappeler que les élèves du Lycée Blaise Diagne sont venus les déloger au moment où il a décidé de suspendre les cours.

 

Viviane DIATTA

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