Publié le 25 May 2017 - 00:02
POURSUITE DU PROCESSUS DE NEGOCIATIONS EN CASAMANCE

Le MFDC cherche un successeur à Diamacoune Senghor

 

Dieu Seul Sait quand auront lieu les négociations de paix entre l’Etat du Sénégal et le MFDC, selon Pierre Edouard Sambou et Gérôme Bankimoon Diédhiou, respectivement président et secrétaire général du bureau national du Mouvement. Le MFDC, renseignent-ils, est en train de tout mettre en œuvre pour trouver un successeur à Diamacoune Senghor pour mener à bien les négociations.

 

L’accalmie notée depuis belle lurette en Casamance ne relève pas du hasard. Il résulte de la volonté et du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) et de l’Etat du Sénégal de privilégier le dialogue et la négociation en lieu et place de la solution militaire. « Le Mfdc est ouvert au dialogue. Nous avons demandé aux combattants de rester tranquilles. La guerre n’est pas la solution. Nous sommes en train de travailler en synergie et  dans la discrétion,  pour l’unification du mouvement qui permettra d’élire démocratiquement un secrétaire général », souligne Pierre Edouard Sambou, président du bureau national du MFDC. « Nous encourageons cette démarche d’unification des ailes politiques et combattantes, avant la tenue d’assises qui seront organisées à l’extérieur. Le pays n’a pas encore été choisi », indique Gérôme Bankimoon Diédhiou, secrétaire général du bureau national du MFDC.

Cette volonté affichée du mouvement d’aller vers une table de négociation avec l’Etat s’est traduite, sur le terrain, par une rencontre tenue le dimanche 27 novembre 2016  à Birkamanding 02 (Commune de Djiniaky) dans la zone des Palmiers, située dans le département de Bignona. « Cette unité est en train de faire son chemin. Elle permettra aux combattants d’engager un processus de réconciliation inter-MFDC au bout de laquelle des négociations avec l’Etat pourraient être envisagées », souligne Robert Sagna, le Coordonnateur du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC).

A la suite de cette rencontre, le Mouvement s’est retrouvé en conclave le 07 février 2017 à Mongone, toujours dans la zone des Palmiers. A l’occasion, les parties prenantes à cette rencontre ont décidé d’œuvrer pour des retrouvailles du mouvement dans son intégralité, la préparation de dossiers pour aller vers les négociations mais également la tenue d’assises Inter-Mfdc. « Nous avons franchi une étape importante avec l’unité de trois (03) factions sur les quatre (04) que compte le mouvement. Ces trois (03) sont prêtes à aller au dialogue », précise le Coordonnateur du GRPC. Selon une source proche du GRPC, Salif Sadio aurait même envoyé des émissaires prendre part à cette rencontre.

Le MFDC et l’équation du chef d’Etat-Major

 Le processus de recherche de la paix en cours en Casamance caractérisé par une paix relative et une recherche d’unité, notamment au sein de « Atika », la branche armée, interpelle tous les acteurs impliqués dans la recherche de solution à cette crise, la plus vieille d’Afrique. En effet, avant même les « retrouvailles » de Birkamanding 2 et de Mongone, le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), la diaspora casamançaise en Amérique pilotée par l’Association des Ressortissants casamançais en Amérique (ARESCA), en compagnie de leurs homologues de Casa-Espoir du Canada et de la diaspora casamançaise d’Europe, se sont retrouvés à Francfort en Allemagne, le 1er octobre 2016.

Dans une résolution de 44 points adoptée à cet effet, les parties prenantes à cette rencontre ont, entre autres,  convenu d’œuvrer conjointement, en vue de l’adoption d’un agenda inclusif, intégrant pleinement de larges concertations inter-MFDC définissant les objectifs globaux de la Casamance avant des négociations avec le Gouvernement du Sénégal. Elles ont réaffirmé qu’une paix définitive en Casamance serait bénéfique pour une Afrique de l’Ouest sécurisée, stable et prospère et exprimé leur satisfaction quant à la réunification du Mouvement. Dans le même sillage, le MFDC s’est engagé à poursuivre les efforts pour trouver une solution pacifique durable et mutuellement acceptable à la question de l’indépendance de la Casamance, conformément à sa lutte et à sa politique constante durant plusieurs décennies. 

En définitive, le processus de paix en Casamance a enregistré des avancées significatives. Le Mouvement, l’Etat et tous les acteurs impliqués dans la recherche d’une paix définitive doivent, aujourd’hui,  s’inscrire  dans le renforcement de ses acquis. En vérité, l’équation au sein du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance semble résider plus dans le choix  d’un chef d’Etat-Major que dans la nomination d’un Secrétaire général. 

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR) 

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