Publié le 7 Jan 2017 - 13:06
POURSUIVI POUR ESCROQUERIE ET FUF

Serigne Aramine Mbacké encourt une peine de 5 ans ferme et un MD 

 

Après plusieurs renvois, le Tribunal correctionnel de Dakar a finalement jugé l’affaire opposant la commerçante Oumy Thiam au patron de Dangoté Sénégal, Serigne Aramine Mbacké, jeudi dernier. Un procès marathon et houleux qui a commencé aux environs de 4 heures du matin pour finir un peu après 7 heures du matin. A l’issue des débats, le parquet a requis une peine de 5 ans ferme ainsi que le mandat de dépôt contre M. Mbacké pour association de malfaiteurs, escroquerie et faux et usage de faux en écritures privées de commerce.

Le maître des poursuites considère que l’homme d’affaires a usé de manœuvres frauduleuses pour dépouiller la dame d’un montant de 546 millions de F CFA.
Dans sa plainte, Oumy Thiam  renseigne que l’homme d’affaires l’avait approchée au tout début pour une importation de sucre qui devrait lui faire gagner 600 millions de francs CFA par bateau. C’est dans ces circonstances qu’elle a versé l’argent au prévenu en trois tranches.

Une première de 250 millions de francs CFA destiné au contrat revolving de 4 bateaux de sucre qui devaient lui rapporter chacun 600 millions de francs CFA. Le second versement estimé par la plaignante à 178,5 millions en espèces a servi au paiement de lettres de crédit. La troisième tranche a été décaissée en deux virements de 113 000 dollars chacun (soit 56,5 millions F CFA par virement). A la barre, la commerçante a réitéré ses accusations soutenues par son avocat Me Baboucar Cissé. Ce dernier a laissé entendre que Serigne Aramine Mbacké a ruiné sa cliente et que toutes les six lettres de crédit qu’il a remises sont fausses. Mais Serigne Aramine Mbacké a clamé son innocence en accusant les fournisseurs de la dame de n’avoir pas respecté les exigences des lettres de crédit. Ses dénégations n’ont pas empêché Me Baboucar Cissé de lui réclamer la somme de 1 milliard de francs CFA au titre de dommages et intérêts.

Me Abdou Dialy Kane trouve la demande injustifiée puisque son client est innocent. Dans sa plai- doirie, il a laissé entendre que la commerçante a voulu profiter du carnet d’adresses de son client pour relancer ses affaires qui ne marchaient plus. C’est dans ces circonstances qu’Aramine Mbacké avait mis en rapport Oumy Thiam avec des sociétés américaines chargées de trouver des lettres de crédit. D’après toujours l’avocat de la défense, les fournisseurs de la partie civile n’ont pas respecté les exigences des lettres de crédit car ils exigeaient le paiement avant de livrer la marchandise. Or, non seulement les lettres de crédit ne sont pas gratuites mais elles servent de simples garanties bancaires. Compte tenu de tous ces arguments, Me Kane a plaidé la relaxe pure et simple car il estime que la partie civile s’est lancée dans une opération en ayant conscience des risques. Le tribunal rend son délibéré le 16 févier prochain.

 

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