Publié le 11 Feb 2016 - 23:52
POURSUIVI POUR EXERCICE ILLEGAL DE MEDECINE, ADMINISTRATION DE SUBSTANCES NUISIBLES A LA SANTE…

Le médecin bissau-guinéen risque 3 ans de prison

 

Mario Anibal Da Sylva risque de passer trois (3) ans derrière les barreaux, tandis que le pharmacien Bamoye Sidibé risque six (6) mois de prison ferme, si le tribunal suit le réquisitoire du procureur. Ils sont impliqués dans une affaire d’exercice illégal de médecine.

 

Mario Anibal Da Sylva, âgé d’une cinquantaine d’années et originaire de la Guinée Bissau, n’est pas encore sorti de l’auberge. Il a été jugé hier pour exercice illégal de médecine, escroquerie, usurpation de fonction et administration de substances nuisibles à la santé. Mais son séjour carcéral a été prolongé jusqu’au 17 février prochain, date du délibéré. Hier, devant la barre du tribunal de Grande Instance de Kolda, il est resté constant dans ses déclarations, en réitérant les propos tenus à l’enquête préliminaire. Il dit avoir subi une formation en médecine à l’université Polytechnique de Cuba, avant de faire des stages en Chine, au Japon, en Russie et aux Etats-Unis d’Amérique. Ensuite, il a soutenu sa thèse et s’est spécialisé en physiothérapie.

A la question de savoir où sont ses diplômes de médecine, Mario Anibal Da Sylva a répondu les avoir laissés en Europe. Mais qu’il détient sa carte consulaire, signée en bonne et due forme par l’ambassade de Cuba, où il est bel et bien mentionné qu’il est médecin. « J’ai quitté l’Europe pour venir à Marsassoum où est née ma mère. J’y suis venu solliciter des prières auprès de marabouts, dans l’optique de déposer ma candidature à l’élection présidentielle en Guinée Bissau. Je n’ai fait que deux semaines. Au cours de mon séjour à Marsassoum, j’ai soigné un garçon de 5 ans. C’est le fils de l’un de mes marabouts. Depuis lors, les gens ont commencé à venir chez moi. Je jure que j’achetais des médicaments avec mon propre argent pour les leur administrer gratuitement, étant donné que je suis venu chercher des bénédictions auprès de mes marabouts », a déclaré le prévenu.

Non convaincu par ses déclarations, le procureur a requis trois ans d’emprisonnement ferme. Selon l’avocat général, aucun diplôme n’a été brandi par le prévenu prouvant qu’il est médecin de formation, avant de conclure que Mario Anibal Da Sylva est un médecin de la mort qui exerçait illégalement la profession de médecine en administrant des médicaments nuisibles à la santé. Ce que l’avocat de Mario Anibal Da Sylva a contesté. Selon Me Prosper Djiba, il s’agit bien de médicaments provenant de la pharmacie. Que son client n’avait aucune intention d’escroquer les populations de Marsassoum d’où est née sa mère. D’autant plus qu’aucune plainte de patients n’a été enregistrée au tribunal. « Mon client n’est pas un escroc », a martelé Me Djiba. « Mon client exerçait, certes, dans l’illégalité la profession mais il faisait ses consultations gratuitement», a ajouté Me Djiba, avant de solliciter la relaxe de son client.

Par contre, les deux acolytes du médecin, Kéba Gassama et Youssouph Sadio, poursuivis pour complicité d’escroquerie et d’association de malfaiteurs, risquent d’être relaxés au bénéfice du doute. Selon le ministère public, il n’y a aucun élément pouvant les retenir dans les liens de la détention. Tout le contraire du pharmacien Bamoye Sidibé qui a comparu libre. Le procureur a requis 6 mois d’emprisonnement ferme contre lui, du fait qu’il a vendu une quantité importante de médicaments à Mario Anibal Da Sylva, en toute connaissance de cause, sans prescription préalable.

Mario Anibal Da Sylva et ses trois complices Kéba Gassama, Youssouph Sadio et Bamoye Sidibé seront fixés sur leur sort la semaine prochaine.

EMMANUEL BOUBA YANGA (Kolda)

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