Publié le 7 Oct 2016 - 10:57
POURSUIVI POUR FAUX ET USAGE DE FAUX EN ECRITURE BANCAIRE ET ESCROQUERIE

L’enseignant et le compte bancaire de son collègue décédé

 

Kécouta Diafouné, originaire de la région de Sédhiou, risque un an d’emprisonnement ferme, si le tribunal de Grande Instance suit le réquisitoire du procureur, le 19 octobre prochain. L’enseignant est accusé d’avoir voulu vider le compte bancaire de son collègue décédé.

 

Kécouta Diafouné, enseignant de profession, fait son « Ubi tey jang tey » en prison.  L’éducateur a été rattrapé par ses manœuvres frauduleuses. Il voulait vivre sur le compte bancaire de son collègue enseignant décédé. Pour accomplir son forfait, le prévenu a posé sa signature et son empreinte digitale sur le bordereau du défunt. L’enseignant ne s’est pas arrêté là. Il s’est fait établir une procuration par la femme de l’enseignant décédé. Muni de ce document, de la carte d’identité et de la carte bancaire du défunt, Kécouta Diafouné, avec sa casquette de chargé de la mutuelle des enseignants, s’est pointé en août dernier devant le guichet du crédit mutuel de Goudomp, région de Sédhiou, pour retirer de l’argent du compte bancaire de Lamine Cissé. Mal lui en a pris.

Vigilants, les agents de l’agence ont constaté que les documents étaient falsifiés. Alertés, les éléments de la gendarmerie sont venus arrêter l’enseignant. Conduit à la brigade de gendarmerie, puis déféré au paquet de Kolda, il a été placé sous mandat de dépôt. Ce mercredi, devant la barre du tribunal de Grande Instance de Kolda, Kécouta Diafouné a reconnu les faits dont il est poursuivi, avant d’ajouter qu’il voulait aider la veuve qui l’avait sollicité. « Faux ! », a rétorqué la dame qui a expliqué aux juges que Kécouta Diafouné est entré dans la banque en la laissant dehors. « Kécouta ne m’avait pas dit qu’il allait retirer de l’argent du compte de mon défunt mari. Il m’a tout simplement dit qu’il devait constituer les dossiers. »

Fort de ce témoignage, le procureur a requis un an d’emprisonnement ferme contre le prévenu. Selon le ministère public, ‘’les faits sont constants. Car, l’enseignant voulait faire croire au tribunal qu’il était d’une bonté extraordinaire. Ce qui est faux car, s’il voulait aider la veuve, il allait l’orienter vers les bonnes procédures. Mais, son collègue décédé, Kécouta Diafouné s’est permis d’aller soutirer l’argent du compte bancaire de celui-ci, à l’insu de sa veuve et de ses enfants qui sont dans le désarroi total’’. Le parquetier de conclure : « Kécouta Diafouné mérite la prison. Car, depuis quelque temps, on constate que certaines personnes dévorent la fortune des défunts. Ce que la justice ne va jamais pardonner. »

L’avocat de Kécouta Diafouné, Me Prosper Djiba, a sollicité la clémence du tribunal en soutenant que son client voulait aider la veuve, mais n’avait pas l’intention de l’escroquer. L’affaire est mise en délibéré le 19 octobre prochain.

EMMANUEL BOUBA YANGA 

 

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