Publié le 29 Jan 2016 - 16:38
POURSUIVI POUR HOMICIDE INVOLONTAIRE

5 milliards réclamés à Gérard Senac  

 

Le Président directeur général d’Eiffage Sénégal et de la Senac a été attrait hier, à la barre du tribunal correctionnel de Dakar pour la mort d’un motocycliste sur l’autoroute à péage. M. Gérard Senac écarte la responsabilité de l’infrastructure dans l’accident, alors que l’avocat de la famille de la victime lui réclame 5 milliards de F CFA.

 

Gérard Senac, Président directeur général d’Eiffage Sénégal, a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar. Il est accusé d’être responsable de la mort de Gora Thiam. Un jeune transitaire heurté mortellement, dans la nuit du 5 août dernier, par une vache, sur l’autoroute à péage. La victime conduisait une moto et revenait de Thiès. Il a été heurté à hauteur de Keur Ndiaye Lô. Alors que la personne qu’elle transportait a pu se relever, Gora Thiam est décédé sur le coup. Il a été traîné sur une distance de 59 mètres, avant que quatre véhicules ne lui roulent dessus.

Selon le patron d’Eiffage, son entreprise n’a aucune responsabilité dans cet accident mortel. ‘’Je ne me sens pas responsable, car j’ai la conviction que nous avons respecté le contrat avec l’Etat, avec qui nous avons conclu un système de péage’’. Selon Gérard Senac, la vache a dû passer par une bretelle d’accès installée sur une zone ouverte. Il a ajouté qu’il n’y avait pas de rupture de grillage dans la zone.  Par rapport à l’absence d’éclairage dans la zone, le prévenu a laissé entendre que ce n’était pas prévu dans le contrat, car l’Etat a pris l’option de n’installer de l’éclairage public que sur le tronçon Diamniadio-Pikine.

Mais selon l’avocat de la famille de la victime, Me Cheikh Khoureyssi Bâ, la responsabilité d’Eiffage et de son patron est bel et bien établie. Pour étayer ses accusations, il a soutenu que dans le croquis, il y a une modification de l’état des lieux. Il a ajouté que si l’autoroute avait un bon dispositif de surveillance, on aurait pu identifier les quatre véhicules qui ont roulé sur son client. Pour le préjudice, il a réclamé 5 milliards de F CFA. Dans sa réplique, Me François Sarr a estimé qu’Eiffage ne saurait avoir une quelconque responsabilité dans l’accident, puisque l’entreprise n’est que concessionnaire de l’infrastructure. Le conseil de Gérard Senac a également demandé que la partie civile soit déboutée, car il n’y a pas de jugement d’hérédité, ni de document pour attester de la qualité du beau frère de la victime à ester en justice.

Le parquet s’en est rapporté à la décision du tribunal qui rendra sa décision le 10 mars prochain. 

FATOU SY

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