Publié le 20 Nov 2014 - 20:17
POURSUIVI POUR VIOL ET PEDOPHILIE C. S.

Khouma dément et parle d’un coup monté

 

Le commerçant C. S. Khouma a été attrait hier à la barre du tribunal pour viol, pédophilie et détournement de mineure sur la jeune Y. S, âgée de 12 ans. Selon le prévenu, cette affaire intervient au moment où les deux familles envisageaient de sceller l’union de deux des leurs. Ainsi, campant sur sa position lors de l’enquête préliminaire, il a continué à nier les faits qui lui sont reprochés. Mieux, il a évoqué un coup monté et orchestré par la famille de la fillette pour le nuire.

Mais, d’après les dires de la fillette, c’est bien le jeune homme qui a abusé d’elle. Le jour des faits, elle est allée prendre des cours de Coran, comme d’habitude. Le maître coranique étant absent de la maison, le prévenu, qui prend des cours auprès du même ‘ouztaz’, a profité de ce qu’ils étaient seuls pour l’entraîner, selon elle, dans une chambre de la maison et la contraindre à des rapports sexuels. La fillette explique que C. S. Khouma a mis un foulard dans sa bouche pour l’empêcher de crier au secours. Une fois son désir satisfait, il lui a intimé l’ordre de se taire, au risque de s’en prendre à nouveau à elle. De retour à la maison, craignant de se faire gronder par sa maman, Y. S s’est confiée à sa grande sœur. Cette dernière s’est empressée d’aller tout raconter à leur mère qui l’a conduite à l’hôpital où le certificat médical a révélé une déchirure de l’hymen, avec des lésions anciennes.

Le prévenu a refusé une solution à l’amiable

Devant le juge, C. S. Khouma a continué à nier les faits, en parlant d’un complot. «C’est moi qui étais parti demander la main de sa grande sœur, pour le compte de mon petit frère. Ils ont refusé le mariage. Cette histoire est juste une façon pour eux de se débarrasser de notre famille», s’est défendu le commerçant. En outre, si la victime avait fait savoir aux enquêteurs qu’elle avait été violée en 2008, devant le juge, la petite voilée a soutenu le contraire. «Il a été le premier à entretenir des rapports sexuels avec moi», a-t-elle déclaré. Pour autant, la partie civile n’a pas réclamé de dommages et intérêts, car selon son avocat, «ils ont tenté de régler le problème à l’amiable. Mais devant le refus du prévenu, l’affaire a atterri au tribunal».

Convaincu de la culpabilité du prévenu, le procureur a requis une peine de 10 ans ferme à son encontre, en demandant au juge de tenir compte des premières déclarations de la partie civile qui n’a cessé de dire que c’est lui son violeur.  L’avocat de la défense a lui accentué sa plaidoirie sur ‘’les incohérences’’ notées dans ce dossier. «Il n’y a aucun indice pour asseoir la culpabilité de mon client. Tout est à décharge, malgré tout ce qui a été dit à la barre. Il faut des arguments solides pour entrer en voie de condamnation», a souligné Me Ameth Fall, avant de demander la relaxe pure et simple de son client.

Délibéré le 21 novembre. 

NDEYE AWA BEYE

 

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