Publié le 28 Nov 2014 - 02:00
POURSUIVI POUR VIOL SUR SA PETITE AMIE

Le collégien parle de rapports sexuels consentis 

 

Le jeune lycéen I. Sall est poursuivi pour viol et détournement de mineure par la maman de sa petite amie. Devant la barre, il a confié au juge que c’est la jeune fille de 16 ans qui s’est donnée à lui.

 

Entre I. Sall, 22 ans, et la jeune F. B. Diatta, âgée aujourd’hui de 16 ans, c’était le parfait amour, depuis 2011. Ils ont fait le deuil de leur idylle hier, devant le tribunal des flagrants délits. Car la jeune fille est tombée enceinte et sa maman a porté plainte. Selon la dame F. Fall, sa fille ne sortait jamais de la maison, à part aller à l’école. Parfois même, c’est elle qui partait la prendre, à la sortie.

Ainsi, elle était loin de se douter que sa fille entretenait une relation amoureuse avec le jeune lycéen. Suite à cette grossesse, elle a donc porté plainte, pour viol et détournement de mineure. Car sa fille lui a expliqué que c’est le prévenu qui l’a forcée à entretenir des rapports sexuels avec lui. «C’est parce que ma fille tombait tout le temps malade que j’ai su qu’elle était enceinte. Je l’ai bien éduquée. Si ce garçon ne l’avait pas détournée, tout ceci ne serait pas arrivé», a confié la dame Fatou Fall, à la barre.

 «Elle m’a dit qu’il n’y avait pas de danger, … après ses menstrues»…

«Au début, quand il m’a proposé de sortir avec lui, j’ai refusé. Mais, il a insisté et nous avons commencé à entretenir une relation. C’est le premier jour où je suis allée chez lui qu’il m’a mis un couteau sous la gorge pour m’obliger à coucher avec lui», a expliqué F.B. Diatta, sous le regard inquiet de sa mère. Une assertion balayée d’un revers de main par le prévenu qui a juré sur le Saint Coran que c’est la fille qui a consenti à leurs rapports sexuels. «C’est elle qui a toujours voulu que je ne me protège pas pendant nos moments d’intimité. Elle m’a dit que leur professeur d’économie familiale leur a appris qu’on pouvait avoir des relations sexuelles sans se protéger une fois avoir fini de voir ses menstrues. Si elle est tombée enceinte, ce n'est pas de ma faute», s’est défendu le jeune homme.

Il a aussi fait part de la lettre que lui avait envoyée sa petite amie quand elle est tombée enceinte. «Elle m’a écrit pour me dire que sa mère la battait tout le temps et que j’étais sa seule famille». «Ce n’est pas vrai », a rétorqué la jeune fille. « Au contraire, c’est lui qui me frappait chaque fois que l’occasion se présentait », a déclaré la victime. Ces révélations n’ont pas plu au prévenu qui a confié alors au juge que sa copine n’était même pas vierge, comme elle le prétend. Cette dernière ne s’est pas empêchée de réclamer des dommages et intérêts, alors que sa maman a demandé qu’elle soit prise en charge par le prévenu qui l’a engrossée.

La justice, le dernier rempart, de l’avis du procureur

Selon le procureur, la justice a été le dernier rempart car, si la famille de la victime n'avait pas découvert la grossesse de la fille, elle n’aurait jamais saisi la justice. Le représentant du ministère public a ensuite laissé entendre que la relation amoureuse qui existait entre les deux jeunes ne souffrait d'aucune contestation. Sous ce rapport, a-t-il dit, le viol ne peut être reproché au prévenu. Surtout si l’on tient compte des contenus des messages de la jeune fille à son copain quand elle a su qu’elle était tombée enceinte. «Il y a eu consentement aux rapports sexuels », a lancé le procureur, avant de demander au juge d'écarter ce délit.

Concernant le détournement de mineure, le parquetier a requis six mois ferme. L’avocat de la défense a, lui, demandé la relaxe de son client. «Cette fille est beaucoup plus intelligente que mon client. Même pour leurs rapports, elle était plus expérimentée que le jeune homme», a lancé Me Iba Mar Diop. Le tribunal rendra son verdict vendredi prochain.

NDEYE AWA BEYE

 
Section: