Publié le 14 Jul 2015 - 18:44
POURSUIVIS PAR 158 EX-EMPLOYES DEVANT LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL

Mansour Kama et Fayçal Sharara à la barre aujourd’hui pour banqueroute simple

 

158 ex-ouvriers ont traduit en justice le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Mansour Kama et son compère Fayçal Sharara pour banqueroute simple. Ils ont également servi une citation directe au syndic liquidateur Isma Dadis Sagna pour abus de confiance. L’affaire est jugée aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Dakar.

 

Le patron de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES) Mansour Kama et son collègue Fayçal Sharara sont convoqués aujourd’hui à la barre du tribunal correctionnel de Dakar, de même que le syndic liquidateur Isma Dadis Sagna. Ils sont traduits en justice pour leur qualité respective de directeur général et de Président du conseil d’administration de la société les Pêcheries frigorifiques du Sénégal (PFS). Mansour Kama et Fayçal Sharara sont poursuivis pour banqueroute simple. Par contre, le sieur Sagna est traduit pour abus de confiance. Le trio est attrait en jus- tice par 158 personnes qui étaient ouvriers dans les chaînes de traite- ment des produits de conserverie de thon par la société PFS.

Le différend est parti du licencie- ment des parties civiles, le 21 novembre 2005. Se sentant lésés, les travailleurs avaient saisi le tribu- nal du travail hors classe de Dakar,

afin que la société PFS leur paie des droits. Ils avaient aussi cité Isma Dadis Sagna, désigné comme syndic liquidateur, car à leur grande sur- prise, ils avaient découvert que le syndic ne les avait pas pris en compte, dans le cadre de ladite pro- cédure collective. Alors qu’ils ont été licenciés après l’ouverture de la pro- cédure collective. Les plaignants ont estimé que le syndic a failli à ses obli- gations car ‘’n’ayant pas permis aux requérants, analphabètes, qui sont connus de la société PFS, de s’insé- rer dans ladite procédure collective, alors qu’il a été cité à comparaître devant le Tribunal du Travail’’. Ils lui reprochent en réalité d’avoir failli à son mandat pour n’avoir pas pris en compte leur volonté de réclamer des sommes déterminées pour chacun d’eux, devant le juge du travail.

Les plaignants réclament 372 809 571,7051 F CFA de dommages et intérêts

En cas de condamnation, les 158 plaignants veulent que le syndic leur

paie des dommages et intérêts d’un montant global de 372 809 571,7051 F CFA. Soit 1 201 169,5812 F CFA, à chaque employé. Une somme déjà octroyée par le juge- ment rendu devant le travail, en novembre 2012, et confirmé en Appel. Toutefois, les ex-travailleurs

estiment que Mansour Kama et Fayçal doivent payer ce montant, en tant que civilement responsables. D’où la citation qu’ils leur ont servie par le biais de leur avocat Me Sidy Abdallah Kanouté. Car les plaignants leur reprochent d’avoir ‘’omis de faire au greffe de la juridiction compé- tente, dans le délai de trente jours, la déclaration de l’état de cessation des paiements de la personne morale’’.

En fait, les ouvriers n’ont pas apprécié le fait d’apprendre, au moment de la tentative d’exécution du jugement rendu en leur faveur par le tribunal du travail, l’existence du jugement rendu le 9 juin 2006 et fixant la date de cessation des paie- ments au 30 août 2005. Et ils esti- ment que Fayçal Sharara avait l’obli- gation de procéder à la déclaration de l’état de cessation des paiements de la société PFS. Mansour Kama, en tant que PCA, ‘’avait l’obligation de donner les directives’’. Les mis en cause ne manqueront certainement pas d’arguments face à ces accusa- tions.

 

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