Publié le 16 Mar 2017 - 23:01
POURSUIVIS POUR VIOL COLLECTIF, SEQUESTRATION, DETENTION ILLÉGALE D’ARMES ET CBV

Les trois prévenus nient, le parquet demande la comparution des victimes

 

Le procès pour viol, séquestration, détention illégale d’armes et coups et blessures volontaires opposant Modou Seck, Samba Baldé et Daouda Fall à Aïcha Dia, Dieynaba Ba et Khady Ndiaye a encore été renvoyé. Le parquet réclame la comparution des parties civiles, car les prévenus continuent de contester les faits. Le tribunal des flagrants délits de Dakar a retenu le 21 mars pour leur jugement.

 

Modou Seck, Samba Baldé et Daouda Fall ont juré hier sur tous les saints qu’ils ne sont pas les auteurs des faits pour lesquels ils ont comparu devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. Agés de 20 ans, ces jeunes ont été attraits pour viol, séquestration, détention illégale d’armes et coups et blessures volontaires. Face au juge, les 3 amis ont adopté le système de dénégation systématique, en l’absence des parties civiles Aïcha Dia, Dieynaba Ba et Khady Ndiaye. Alors que, selon le maître des poursuites, les déclarations de ces dernières sont concordantes. Ainsi, il a sollicité le renvoi de cette affaire pour la comparution des 3 victimes et pour la manifestation de la vérité. Dans la mesure où, relève le Substitut du procureur, ‘’les faits sont extrêmement graves’’.

Le président du tribunal lui a fait savoir que ce dossier a déjà fait l’objet de trois reports pour le même motif : la convocation des 3 plaignantes. En fait, les filles n’ont jamais répondu à cette requête. ‘’Donc, nous ne pouvons que juger cette affaire’’, a ajouté le juge. ‘’Là, c’est moi qui ai fait la demande et je ferai tout pour qu’elles comparaissent à la barre à la date indiquée’’, a insisté le parquet. Finalement, le tribunal a accepté et prononcé le renvoi ferme pour ce procès au 21 mars prochain.  

Auparavant, le juge a exposé les faits qui valent à Modou Seck, Samba Baldé et Daouda Fall leur détention préventive à la Maison d’arrêt de Rebeuss. Les plaignantes, renseigne-t-il, ont déclaré dans le procès-verbal d’enquête préliminaire qu’elles revenaient d’un mariage, le samedi 25 février aux environs de 2 heures du matin. A cette heure tardive, elles ne voulaient pas prendre le risque de rentrer chez elles, car elles habitent dans la banlieue dakaroise. Alors, Aïcha Dia, Dieynaba Ba et Khady Ndiaye ont été hébergées par une connaissance dans le quartier où vivent les trois prévenus. Sans perdre de temps, Modou Seck et ses deux acolytes se sont introduits dans la maison à l’insu du maître des lieux. Ils ont frappé à la porte de la chambre des filles, en vain. Les prévenus ont fini par la défoncer.

Avec des tessons de bouteille, ils ont blessé Dieynaba Ba à la cuisse. Khady Ndiaye a eu des blessures au bras. Et après s’être relayés sur Aïcha Dia, dans la pièce, ils l’ont entraînée dans un autre endroit mal éclairé pour encore abuser d’elle. Des témoins de la scène ajoutent que les 3 compagnons étaient en état d’ébriété.

‘’Ces filles fument du chanvre et se prostituent au vu et au su de tout le monde’’

Premier à prendre la parole, Modou Seck a révélé que les victimes sont des prostituées. ‘’Elles habitent toutes dans le quartier. Elles ont loué une chambre chez le vieux qui a conforté l’accusation. Les policiers ont l’habitude de faire des descentes dans ce domicile. Ces filles fument du chanvre indien et se prostituent au vu et au su de tout le monde. Nous ne les avons pas blessées’’, a-t-il expliqué. Avant de continuer : ‘’Ce jour-là, mes camarades et moi étions assis devant une boutique d’alimentation du coin pour boire du thé. Tout à coup, nous avons entendu des bruits. Les filles se battaient entre elles pour une affaire de vol de pochette. Ce n’était pas la première fois. Elles ont l’habitude d’ameuter tout le voisinage, à chaque fois qu’elles reçoivent leurs clients. C’est là que nous sommes venus pour les séparer. Elles en ont profité pour nous accuser à tort.’’ Ces propos seront confirmés ses co-acolytes.

Ainsi, pour un débat contradictoire, les prévenus sont retournés au fond de leurs cellules, en attendant leur jugement. 

 

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