Publié le 28 Sep 2016 - 15:31
PRÉVALENCE DU VIH

Les personnes vivant avec un handicap plus exposées 

 

Les personnes vivant avec un handicap ont une prévalence du VIH plus élevée que la population en général. Le taux est à 1,9% contre 0,7%. C’est ce que révèle une étude bio-comportementale sur la vulnérabilité des personnes handicapées.

 

La prévalence du VIH chez les personnes vivant avec un handicap est beaucoup plus élevée que celle de la population générale. Elle est à 1,9% contre 0,7%, soit presque le triple. C’est ce qui ressort de l’enquête nationale de surveillance combinée des IST et du VIH de 2015 présentée hier et commanditée par le Conseil national de lutte contre le sida (CNLS). Cette prévalence est plus élevée chez les femmes 2,5% que chez les hommes 1,3%. Selon Mamadou Koïta qui présentait le rapport, les personnes handicapées présentant une incapacité physique prédominent (48,9%), suivies par celles présentant des incapacités multiples (17,0%) et visuelle (14,7%). ‘’Les femmes qui ont une incapacité multiple ou intellectuelle sont les plus touchées. Il s’agit respectivement de 5,7% et de 10%. Pour les hommes, le taux est plus élevé chez les incapacités physiques’’, a rapporté M. Koïta.

 Les opérations de collecte, qui ont eu lieu du 17 au 12 mars 2016, ont porté sur un échantillon aléatoire de 1 060 personnes handicapées, âgées de 15 à 69 ans, répartis en 3 zones :  Dakar (zone 1), Kolda/Sédhiou (zone 2), Ziguinchor (zone 3). ‘’Cette prévalence varie  sensiblement selon la zone aussi. Elle est à 1,3% pour la zone 1 ; 4,9% pour la zone 2 et 1,8% pour la troisième zone. Les divorcés ont un taux de 6,6%, les veufs 4,1%, les mariés 1,6% et les célibataires 1,1%’’, a –t-il relevé.

Hépatite B : Les hommes plus touchés que les femmes  

En effet, si le taux de prévalence de la syphilis (7,5%) est élevé chez les personnes handicapées, par contre, celui de l’hépatite B (14,1%) est proche de celui de la population générale 11%. ‘’Les femmes sont les plus affectées par la syphilis que les hommes  (8,1% contre 6,9%). Elle touche plus ceux qui ont une incapacité intellectuelle 11,1%, physique  9,8% et visuelle 8,1%’’, a révélé Mamadou Koïta.

Concernant l’hépatite B, les hommes sont plus touchés que les femmes. ‘’Les hommes ont une prévalence de 20,9% et les femmes 9%. Les incapacités mentales sont à 22,7%, les multiples à 15,5% et physiques à 15%. Pour minimiser les taux d’infection du VIH, de la syphilis et de l’hépatite B, une attention particulière doit être prêtée aux personnes handicapées de sexe féminin, celles qui ont une incapacité multiple, intellectuelle ou visuelle et particulièrement de la zone (Kolda/Sédhiou)’’, a-t-il soutenu.

Par ailleurs, l’enquête a montré que les personnes handicapées ont une connaissance du sida légèrement inférieure à celle relevée dans la population générale, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Les personnes présentant une incapacité visuelle ou physique ont une meilleure connaissance de l’existence du sida. Dans toutes les zones, la part d’enquêtés connaissant le sida s’accroît en fonction du niveau de scolarisation. Elle passe de 69,8% pour les personnes handicapées non scolarisées à 87,2% pour celles ayant fréquenté l’école primaire, 94,8% pour le niveau secondaire, premier cycle et 100% au-delà.

Près de la moitié des personnes handicapées ignorent le caractère asymptomatique de l’infection au VIH. Les fausses croyances sont nombreuses et très répandues, notamment celles affirmant qu’il est possible de se protéger en évitant les rapports sexuels avec les étrangers particulièrement en zone2 et zone1. C’est pourquoi, l’indicateur composite de la connaissance correcte est de 0% en zone1 et 2 et un score quasi nul de 0,6% en zone 3.

VIVIANE DIATTA

 

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