Publié le 18 Sep 2019 - 01:59
PR. DAOUDA NDIAYE SUR LA LUTTE CONTRE LE PALUDISME

‘’L’objectif de l’élimination en 2030 est maintenu, mais…’’ 

 

L’élimination de certaines pathologies comme le paludisme est un des combats les plus soutenus en matière de santé dans notre pays. L’objectif est d’abord la pré-élimination en 2020 et l’élimination totale en 2030. Cependant, le professeur Daouda Ndiaye a exprimé son inquiétude quant à l’atteinte de ces résultats. Il a tenu ses propos en marge d’une cérémonie de circoncision organisée par son mouvement social Actions au profit de 100 garçons issus de familles démunies.

 

‘’J’ai espoir. Mais si je me retrouve, en 2030, dans un pays où le paludisme n’est pas éliminé, je ne serai pas surpris, parce que les conditions ne sont pas tout à fait réunies pour y arriver’’, a confié le chef du Département de parasitologie de la faculté de Médecine de l’université Cheikh Anta Diop et de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. A l’en croire, l’atteinte de ces objectifs serait hypothéquée par une insuffisance de moyens.

Il estime ainsi qu’un objectif repose sur des stratégies, sur des moyens. ‘’Pour le moment, les moyens sont là, même s’ils ne permettent pas de couvrir l’essentiel des besoins’’, a-t-il fait savoir. Avant de continuer : ‘’Si les moyens sont maintenus et que d’autres moyens additionnels s’y greffent et qu’ils permettent de dérouler toutes les stratégies que nous voulons en matière de prise en charge, de prévention, de contrôle, de recherche, oui, l’objectif 2030 sera  maintenu’’, a expliqué le Pr. Daouda Ndiaye.

Cependant, il indique que tout n’est pas en place pour l’atteinte de ces objectifs. Pour que le paludisme soit totalement éliminé en 2030, il faudrait, d’abord, qu’en 2027, il n’y ait plus de parasites dans ce pays, alors qu’il ne reste que 8 ans. ‘’C’est relativement court !’’, s’inquiète-t-il.

Dans la foulée, il a appelé les Sénégalais à être optimistes car, rassure-t-il, ‘’l’esprit est là, l’expertise est là, la vision est là, les moyens ne sont pas sous le contrôle de notre pouvoir, sous le contrôle de l’Etat du Sénégal comme la plupart des pays en voie de développement qui cherchent des appuis extérieurs’’.

Selon lui, si l’appui extérieur est maintenu et que ces mêmes bailleurs viennent les soutenir avec des ressources additionnelles, 2030 sera bien un rendez-vous fixé pour l’atteinte de ces objectifs.

Grippe et autres maladies virales

Pour ce qui concerne les autres pathologies comme la grippe et autres maladies virales, il considère que ce sont des choses qui arrivent, chaque année, dans tous les pays en voie de développement et tropicalisés où toutes les conditions sont réunies en termes de chaleur et de promiscuité.

Par contre, admet le président du mouvement social Actions, même si l’Etat et les collectivités locales sont en train de réaliser de belles choses dans les stratégies préventives, il reste toujours à faire, parce que les moyens ne suivent pas. ‘’Donc, en déduit le Pr. Ndiaye, ces épidémies que vous voyez, qui ont existé et qui existeront partout, vont malheureusement rester’’, se désole-t-il.

Par contre, précise le chef du Département de parasitologie de la Fac de Médecine de l’Ucad, il existe des stratégies de contournement. Il montre dans cet ordre que, dans le cadre du One Health, des stratégies de contrôle de ces maladies virales et bactériales, des maladies infectieuses sont mises en œuvre. ‘’Quelles que soient les épidémies que vous entendez au Sénégal, il y a peu de morts, parce que nous avons des stratégies de diagnostic pertinentes qui nous permettent, en temps réel, de surseoir, de bloquer l’épidémie, de proposer des stratégies curatives réelles et même préventives pour réduire la morbidité et éliminer la mortalité’’, conclut le professeur Daouda Ndiaye. 

Par IDRISSA AMINATA NIANG (MBOUR)

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