Avec le football de plage, le sport roi est devenu maintenant transversal pour les acteurs. Au Sénégal, il est fréquent de voir des joueurs du championnat de foot à 11 (Ligue 1 ou de Ligue 2) s’essayer à cette discipline qui serait un sport de vieux, selon certaines croyances.

Des footballeurs du championnat local à 11 investissent de plus en plus le Beach soccer. Cette discipline à 5 joueurs, se pratiquant sur la plage, a été inaugurée au Sénégal par l’équipe nationale. A travers d’anciens internationaux comme Mamadou Diallo, Victor Diagne, Cheikh Sidy Ba etc. qui, après une carrière remplie sur les pelouses vertes, sont sortis de leur retraite pour fouler la piste sablonneuse en faveur de leur pays. Ce qui fait dire à certains amateurs que ‘’le Beach soccer est un football de vieux’’. Cependant, d’autres acteurs du football sénégalais contredisent cette assertion. Ils sont même convaincus que les footballeurs qui allient ces deux disciplines ont un avantage sur leurs pairs. 

Cette affirmation est même soutenue par des supporters venus suivre le dernier match de Beach soccer du Sénégal contre le Cap-Vert, à la plage des Parcelles Assainies. Sur le terrain, des joueurs du nouveau championnat local de football de plage composaient l’équipe sénégalaise avec deux joueurs de la Ligue 1. En l’occurrence Raoul Mendy de Guédiawaye football club (GFC) et Mamadou Sylla du Jaraaf, très présents dans ce match. Ce dernier a grandement participé à la victoire des Lions face aux Requins bleus (5-2) en inscrivant un but. ‘’Le Beach soccer m’aide à préparer mes matchs du championnat professionnel. Avec mes entraînements au Jaraaf jumelés à mes matchs du championnat de football de plage, je touche du bois, mais vous sentez nettement que j’ai un plus par rapport à mes partenaires du club de la Médina. Parce qu’à la fin du championnat pro, pendant que la plupart des joueurs sont allés en vacances, moi je suis parti au Beach soccer’’, souligne le transfuge de l’Union sportive de Ouakam (USO) qui n’a commencé la préparation avec son nouveau club pour la nouvelle saison du championnat professionnel que jeudi dernier.  

Beaucoup d’avantages

Le manageur des Lions du Beach soccer, Ibrahima Ndiaye Chita, estime que cette discipline regorge beaucoup d’opportunités pour les footballeurs qui la pratiquent. ‘’Sur le plan physique et technique, c’est un plus que les joueurs (pros) gagnent. Surtout sur les frappes de ballon. Avec Sylla, à chaque fois qu’il sort, il frappe. Et en général, ça se transforme en but pour lui. C’est quelque chose qu’il a déjà capitalisé’’, souligne le technicien. Ce que confirme Mamadou Sylla. ‘’Le Beach soccer est plus difficile que le football à 11. Il me permet cependant d’avoir de la force physique et de la vitesse dans le jeu. Ça m’aide vraiment beaucoup. C’est une discipline qui demande de la mobilité sur le terrain’’, reconnaît le champion d’Afrique 2013 en Beach soccer qui toutefois ajoute que ‘’le football à 11 est plus tactique que le foot de plage qui demande une bonne assise physique’’.

En plus de ces aspects, Chita voit encore que la sélection nationale de Beach soccer ‘’est un raccourci’’ pour les joueurs du championnat professionnel, qui frisent la trentaine, de revêtir pour la première fois le maillot de l’équipe nationale du Sénégal. ‘’C’est le même maillot que Sadio Mané met’’, argue-t-il. ‘’Le simple fait de porter le maillot de l’équipe nationale n’a pas de prix. Ce n’est pas seulement au Sénégal où l’on voit des footballeurs à 11 jouer au Beach soccer. Le numéro 10 de l’équipe nationale locale du Nigeria est capitaine au Beach soccer’’, note-t-il.

Du repos SVP !

Cependant, ces genres de joueurs ont besoin de répit. ‘’Il faut essayer de les reposer. Ce n’est pas toujours bon de les surcharger. Parfois, quand ils nous viennent de leurs clubs après les entraînements, nous leur disons de se reposer car ils n’ont pas le droit d’aller courir sur le sable. Nous savons comment les gérer’’, indique l’initiateur du football de plage au Sénégal qui pense que la réussite d’anciens internationaux au Beach soccer tels que Victor Diagne, Mamadou Diallo et autres est due à leur bonne hygiène de vie après leur carrière remarquée sur les pelouses. ‘’Personnellement, j’ai joué jusqu’à l’âge de 33 ans. Un sportif doit savoir gérer sa vie. C’est là la différence. Si vous avez une très bonne hygiène de vie, vous pouvez jouer… Quelqu’un comme Cheikh Sidy Ba, il lui arrivait de jouer les trois mi-temps (de 12 minutes) intégralement. Pourtant, il avait plus de 35 ans. Aussi, le capitaine de l’équipe nationale du Portugal, Madjer, qui a plus de 38 ans, est le meilleur joueur du monde. Il a permis à son équipe de se qualifier à la Coupe du monde de football de plage’’, renseigne Chita.