Publié le 30 Jun 2015 - 21:57
PREMIERE SESSION DE LA CHAMBRE CRIMINELLE

Les trois agresseurs écopent de 15 ans de travaux forcés 

 

La Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar a démarré hier sa première session. Le premier cas de meurtre appelé à la barre a abouti à trois condamnations à 15 ans de travaux forcés. 

 

La première journée de la première session des Chambres criminelles de Dakar s’est terminée hier dans une ambiance de deuil. D’aucuns parmi les parents des accusés ont versé de chaudes larmes, tandis que d’autres sont tombés en transe. Les peines de 15 ans de travaux forcés infligées à Zèye Dieng, Thierno Sall et Gora Sarr ont été vécues comme des coups de massue. Le trio a été reconnu coupable d’association de malfaiteurs et de vol avec violence ayant entraîné la mort.

Les condamnés sont en prison depuis 2009 pour avoir agressé le coxer Cheikh Ndiathie, au quartier Mousdalifa, près du bassin de rétention de Thiaroye. Avant son décès, la victime a réussi à décrire l’un de ses agresseurs. Il avait clairement indiqué que Zèye Dieng et ses deux acolytes lui avait asséné un coup de machette, avant de s’emparer de ses vêtements, de son portable et d’une somme de 31 000 F CFA. Mais, souffrant d’insuffisance cardiaque, il a fini par succomber. Si à l’enquête, Zèye Dieng avait reconnu les faits, en dénonçant ses coïnculpés, le carreleur Gora Sarr et le chauffeur Thierno Sall,  hier il est revenu sur ses aveux.

Le cas Gora Sarr

Tout comme ses co-accusés, il a nié tous les faits. D’ailleurs, Zèye Dieng a soutenu qu’il ne connaît pas Thierno Sall. Ce dernier a dit la même chose. Concernant Gora Sarr, Zèye a soutenu qu’il n’est qu’un voisin qu’il ne fréquente pas du tout. Il a ajouté qu’il n’a jamais cité ses deux co-accusés, après avoir révélé que la victime est l’ami intime de son oncle. Thierno Sall, après avoir déclaré qu’il ne connaît pas Zèye Dieng, a ajouté que tout ce qui le liait à la victime est une relation entre ‘’coxeur’’ et apprenti chauffeur. 

Interpellé, Gora a soutenu qu’il se trouvait à la chambre 31 de la maison d’arrêt de Rebeuss, au moment des faits, pour des faits de vol. Que si Zèye Dieng l’a cité à l’enquête préliminaire, c’est peut-être parce qu’ils s’étaient bagarrés, un jour. Son avocat a soutenu qu’il y a un autre Gora Sarr, véritable destinataire de la citation. Mais, aussi extraordinaire que cela puisse paraître, personne n’a vérifié s’il était ou non en prison au moment des faits. Il a été condamné, comme les autres, malgré ses sanglots au moment de dire son dernier mot.

Car, aux yeux du procureur Aly Ciré Ndiaye, l’activité favorite des accusés était de dépouiller les honnêtes citoyens. Il a expliqué que tous les accusés ont un passé pénal, ayant été condamnés à plusieurs reprises pour vol. Ce faisant, il a requis la perpétuité contre les trois accusés. Par contre, les avocats de la défense, après s’être entendus sur le fait que la seule personne qui pouvait les édifier a emporté la vérité dans sa tombe, ont demandé l’acquittement de leurs clients. Finalement, le trio a écopé de 15 ans de travaux forcés. Aujourd’hui, une autre affaire de meurtre sera traduite devant le juge Bara Guèye.  

AMINATA FAYE (Stagiaire)

 

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