Publié le 28 May 2015 - 13:01
PRESUME DETOURNEMENT AU PLAN JAXAAY

Aïda Ndiongue et cie seront édifiées aujourd’hui

 

A moins d’une prorogation ou d’un rabat du délibéré, c’est aujourd’hui qu’Aïda Ndiongue, Abdoul Aziz Diop, Modou Sall et Amadou Ndiaye seront édifiés sur leur sort par rapport au présumé détournement au Plan Jaxaay qui leur vaut des poursuites.

 

En principe, la 3ème Chambre correctionnelle du tribunal correctionnel de Dakar doit rendre sa décision à l’audience de ce matin. L’ex-sénatrice libérale et ses coprévenus risquent une peine de 10 ans ferme. Ils sont poursuivis pour détournement de deniers publics et escroquerie portant sur 20 milliards et complicité. Ils sont également poursuivis pour faux et usage de faux et complicité. Aïda Ndiongue qui est en prison depuis décembre 2013, ainsi que Abdoul Aziz Diop et Amadou Ndiaye, est également poursuivie pour exercice illégal de commerce par un fonctionnaire.

L’Etat leur réclame des dommages et intérêts d’un montant de 25 milliards de francs CFA. ‘’Les faits sont d’une particulière gravité et méritent la sanction qui sied.’’, avait prononcé le substitut Pape Ismaël Diallo, lors du procès. Il avait ainsi réclamé la peine maximale, en sus d’une amende ferme de 5 millions CFA, parce que, disait-il, les prévenus n’ont fait montre d’aucun amendement. ‘’Ce sont de maigres ressources allouées à une couche vulnérable de la population qui ne dort pas durant l’hivernage qui ont été détournées par les prévenus’’, avait-il martelé.

Selon l’accusation, des chèques de montants respectifs de 3 milliards 789 millions 988 mille 967 de francs CFA, 3 milliards 998 millions 750 mille de francs CFA, 1 milliard 350 millions de francs CFA et 5 milliards de francs CFA ont été émis pour le compte de Aïda Ndiongue, dans le cadre du projet de construction de logements sociaux et de lutte contre les inondations (PCLSLIB) appelé Plan Jaxaay et le Parcree (maison de l’outil). D’après toujours l’accusation, les sociétés EGFDED, Ets Walo services et Ya Khalifa Ababacar Sy appartenant toutes à Aïda Ndiongue ont été les bénéficiaires des chèques, alors que l’ex-sénatrice libérale n’a pas exécuté l’intégralité des marchés.

Naturellement, Aïda Ndiongue et ses coïnculpés avaient contesté les faits.  ‘’Depuis 1986, je ne suis plus enseignante. Je ne connais même plus mon matricule de solde’’, a soutenu l’ex-sénatrice pour démonter le délit d’exercice illégal de commerce par un fonctionnaire qu’on lui reproche. La responsable libérale se considère comme démissionnaire, dans la mesure où, elle n’a  pas déposé une demande de réintégration, après avoir bénéficié d’une disponibilité d’un an. Sur l’escroquerie portant sur des deniers publics, la prévenue avait soutenu n’avoir jamais été épinglée par un corps de contrôle de l’Etat, depuis 1987 qu’elle travaille avec celui-ci.

Selon ses déclarations, l’accusation n’a pas su faire la différence entre les marchés du Pacree et du Plan Jaxaay, notamment le marché des produits phytosanitaires qui est pendant devant le doyen des juges d’instruction. Par conséquent, les chèques qu’elle a reçus concernent les marchés des bacs à ordures, des tentes et des motopompes. ‘’Le marché a été très bien exécuté’’, avait-elle assuré, ajoutant que l’enquête de la gendarmerie a été biaisée, puisqu’il fallait l’emmener en prison. Elle avait soutenu avoir gardé le matériel sur demande du ministère de l’Habitat qui n’a pas d’entrepôt. 

 

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