Publié le 3 Jul 2019 - 17:41
PREVALENCE DU VIH CHEZ LES ADOLESCENTS DANS LE MONDE

Le Sénégal, pays à faible taux

 

La lutte contre le Vih/sida a connu de grands succès au Sénégal. En plus de la baisse de la prévalence chez la population générale, le pays enregistre l’un des plus faibles taux au monde chez les adolescents, soit 0,2 %.

 

Si la lutte contre le Vih/sida était une compétition, le Sénégal pourrait se glorifier d’être au-devant de la scène mondiale. Il a connu de grands succès, grâce aux différentes méthodes de lutte combinées et les moyens déployés par l’Etat pour la riposte, en plus de la gratuité des Arv. Le pays enregistre l’un des plus faibles taux au monde de prévalence chez les adolescents. Il est à 0,2 %. Le taux du Vih chez la population générale est passé à 0,5 %. Cela, surtout avec l’introduction, par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) de l’objectif 90-90-90 (90 % des personnes séropositives diagnostiquées, 90 % des personnes diagnostiquées sous traitement anti-Vih et 90 % des personnes sous traitement avec une charge virale réprimée).

L’annonce a été faite, hier, par le président du Conseil d'administration du Centre régional de recherche et de formation (Crcf) sur le Vih et les comorbidités de Fann, Docteur Ibra Ndoye, lors des 13es Journées scientifiques du site Anrs.

En plus de ces résultats, le nombre de personnes vivant avec le Vih est de 42 500 en 2018 dont 38 000 adultes et 4 500 jeunes de moins de 15 ans.

Selon le Dr Ndoye, le Crcf et le site Anrs Sénégal ont partagé, l'année dernière, avec le Cnls et la Dlsi, les grandes lignes d'une initiative pour faciliter l'atteinte de l'objectif de fin d'épidémie du Vih au Sénégal. D'autant que, dit-il, les bons résultats sur la prévention des nouvelles infections sont remarquables. ‘’Elles sont passées de 4 000, en 2005, à 1 200, en 2018. Et la prévalence du Vih chez les adolescents, 0,2 %, est l'une des plus faibles au monde’’, informe le Dr Ndoye. Avant d’ajouter que le  site Anrs a réalisé une étude, dans le cadre de cofinancement avec l'Union européenne, qui a démontré la prévalence du Vih de 22,5 % chez les Msm et la première étude sur les consommateurs de drogues injectables qui a démontré des prévalences respectives Vih 5,2 %, hépatite C 23,3 % et hépatite B 7,9 %.

A l’en croire, la situation des financements de la santé qui, après de fortes augmentations dans la période 2000-2011, n'a connu aucun accroissement significatif aux niveaux international et domestique, à la mesure de l'ambition d'atteindre les défis de l'Odd3 sur la santé. C’est pourquoi il conseille de prendre en compte les bénéfices que peuvent apporter les soins de santé primaires pour une gestion intégrée plus rationnelle de notre système de santé, en priorisant "le mode de gestion centré sur la personne, à promouvoir des stratégies innovantes efficientes, de gestion intégrée au niveau district et centre de santé impliquant les acteurs des secteurs publics, communautaires et privés, centrées sur les personnes’’.

A son avis, une telle option permettrait d'intégrer les services de prévention de soins et de monitoring des programmes Vih, tuberculose, hépatite, de santé maternelle et infantile et des Mtn majeures (diabètes, Hta, cancers au niveau des districts sanitaires et des centres de santé régionaux).

Encore ‘’2 ou 3 ans’’ pour espérer un vaccin

Le directeur de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales en France, François Davisch, soutient qu’ils ont réalisé énormément de progrès et le Sénégal est un pays qui applique ces avancées. Celles-ci leur permettent, en dépistant et en traitant immédiatement les personnes, d’arriver à de bons pronostics pour les personnes qui vivent avec le Vih et d’avoir un bon niveau de prévention. Il souligne que la recherche vise à améliorer la qualité de vie des personnes qui vivent avec ce virus et qui doivent être traitées tous les jours. Qu’il faut améliorer les moyens de prévention.

‘’Peut-être, un jour, nous y arriverons. Nous travaillons très dur à guérir provisoirement les personnes qui vivent avec ce virus. Le vaccin contre le Vih est aujourd’hui totalement du domaine de la recherche. Aucun vaccin n’est encore expérimenté au Sénégal. Mais d’autres pays sont actuellement en première ligne dans ce domaine’’, espère-t-il.

Selon M. Davisch, il faut ‘’2 ou 3 ans’’, avant que le cycle actuel de recherche vaccin contre le Vih donne quelques résultats. ‘’Aujourd’hui, nous n’avons aucune idée, a priori, s’ils seront bons ou pas. Il nous faut tous patienter. Nous travaillons sur ce genre de vaccin qui est beaucoup plus difficile que pour d’autres maladies infectieuses’’, prévient-il.

VIVIANE DIATTA

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