Publié le 2 Jul 2015 - 17:19
PRISE EN CHARGE SANITAIRE DE HISSEIN HABRE

La défense saisit le Conseil de l’Ordre des médecins

 

Sur les ondes de RFI, le Procureur Mbacké Fall a qualifié de « faux » le malaise cardiaque de Hissein Habré dont ses conseils ont fait état, il y a quelques jours, lors d’un point de presse. En réaction à ces allégations, les avocats de Habré ont publié hier un communiqué.

 

‘’Premièrement, à ce jour, ni l’administration pénitentiaire, ni les responsables du ministère de la justice, ni les autres personnes impliquées, n’ont démenti les informations sur l’état de santé du Président Habré. Deuxièmement, par rapport à ces scandaleuses déclarations de Mbacké Fall, la défense prend à témoin et interpelle l’équipe de la structure « Urgences CARDIO », le docteur Mandiogo Ndiaye et son équipe, au total 7 personnes qui ont été appelées à 4h du matin par le docteur Abdoulaye Ndiaye, médecin de la prison’’, soulignent les conseils de Hissein Habré. Qui demandent est-ce à dire que toutes ces personnes ont participé à ce que le Procureur Mbacké Fall a appelé une ruse d’avocats.  

Dans cette affaire qui prend de plus en plus une tournure médicale, les avocats dénoncent une ‘’action concertée de maltraitance’’. Dans la mesure où, écrivent-ils, la direction de l’administration pénitentiaire soumise à l’autorité du Ministère de la Justice refuse d’administrer des soins normaux à leur client. Ce faisant, la famille a initié une consultation extérieure faite par le Professeur Serigne Abdou BA, chef de la Cardiologie à l’hôpital Le Dantec. ‘’Lors de ce rendez-vous médical, le professeur Ba a demandé le rapport médical, les examens effectués par les urgentistes et détenus par le médecin de la prison ; ce dernier a refusé de transmettre ces éléments au professeur BA. Le cardiologue a été obligé de reprendre les examens ; il a dressé un compte-rendu, et le docteur Abdoulaye Ndiaye, agissant au nom de l’administration pénitentiaire, s’est interposé pour prendre le nouveau compte-rendu et refusera de le donner au Président Habré’’, dénoncent-ils.

Les avocats regrettent, qu’à ce jour, aucun élément d’information, après ce second bilan fait par le Professeur Serigne Abdou Ba, n’ait été fourni au Président Habré sur son état de santé. ‘’Face à la violation des principes essentiels et universels que sont le droit à l’information du patient sur son état de santé, le droit d’accès à son dossier médical, mais aussi le droit d’être assisté par un médecin de son choix, libre de toute pression politique, la défense a saisi le Conseil de l’Ordre des médecins.’’, informent-ils.

Gaston COLY

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