Publié le 10 Oct 2012 - 15:48
PRIX NOBEL 2012

Deux Américains distingués en chimie

 

 

Le prix Nobel de chimie 2012 a été décerné aux professeurs de médecine américains Robert Lefkowitz et Brian Kobilka pour leurs travaux sur les récepteurs couplés à des protéines G, a annoncé mercredi 10 octobre le comité Nobel.

 

Le jury les récompense pour leurs découvertes sur "les fonctionnements internes d'une importante famille" de récepteurs : les récepteurs couplés aux protéines G qui permettent aux cellules de "s'adapter à des situations nouvelles", selon l'Académie royale des sciences de Suède. En plus d'être tous les deux professeurs de médecine, Robert Lefkowitz et Brian Kobilka sont aussi tout les deux d'origine modeste.

Robert Lefkowitz, 69 ans, est professeur de biomédecine et de biochimie à l'Université de Duke, en Caroline du Nord. Petit-fils d'immigrants polonais, enfant unique, il a grandi dans un deux-pièces du Bronx, à New York. Lecteur assidu, il dévorait les livres de la bibliothèque de ses parents, dont des ouvrages ayant trait à la médecine, et a décidé dès l'école primaire de devenir médecin.

 

LEFKOWITZ, UN HOMME PERSÉVÉRANT ET GÉNÉREUX

 

Il a fréquenté l'école de médecine de l'Université Columbia, à Manhattan, où il a terminé premier de sa promotion. Une bourse de deux ans à l'Institut américain de la santé (NIH) l'a plongé dans la biologie des récepteurs, qui était alors un tout nouveau champ de recherche.

 

Dans un hommage rendu l'an dernier, l'American Society for Clinical Investigation, a salué Lefkowitz comme "l'un des plus grands de la médecine contemporaine et de la recherche biomédicale", soulignant sa persévérance face à l'adversité et sa générosité envers les autres. Il a remporté plus de 60 récompenses, dont la médaille nationale américaine des sciences.

 

BRIAN KOBILKA "EST TRÈS ÉTRANGE, SI MODESTE, SI CALME"

 

Brian Kobilka, né en 1955, est, lui, professeur de physiologie moléculaire et cellulaire à l'école de médecine de l'université de Stanford, en Californie. Il est né à Little Falls, petite communauté rurale du centre du Minnesota, où son grand-père et son père étaient boulangers.

 

Kobilka a étudié la biologie et la chimie à l'Université du Minnesota à Duluth, où il a rencontré sa future épouse, avant d'aller à Yale pour y étudier la médecine. En 1984, il travaille à l'Université de Duke, en tant que chercheur post-doctorant sous la direction de Robert Lefkowitz. Ensemble, ils ont établi la première séquence génétique des récepteurs couplés aux protéines RCPG.

 

Kobilka est dépeint comme quelqu'un de très modeste et d'effacé. Un portrait publié par la revue scientifique Nature évoque son extrême timidité et son incapacité à se mettre en valeur au cours d'un entretien d'embauche à l'Université de Californie, à San Francisco. "C'était un gars timide, pâle, d'allure scandinave", a déclaré à Nature Henry Bourne, le professeur qui dirigeait le département. "J'ai pensé, qui est ce type ? Il est très étrange, si modeste, si calme". "Nous aurions dû embaucher les deux", a-t-il admis, alors qu'il a engagé l'autre candidat.

 

LeMonde.fr

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