Publié le 16 Jan 2017 - 14:06
PROBLEMATIQUE DE LA CRIMINALITE AU SENEGAL

Le colonel Alioune Ndiaye ‘’démonte’’ le dispositif sécuritaire 

 

Le colonel Alioune Ndiaye a jeté samedi dernier un regard critique sur la politique sécuritaire du Sénégal. Ce policier à la retraite estime que les ressources humaines ne sont pas bien utilisées. Il s’exprimait à l’occasion de la rencontre de l’Amicale des cadres musulmans du Sénégal (Acms) sur le thème de la ‘’criminalité’’.

 

L’Amicale des cadres musulmans du Sénégal (Acms) se dit préoccupée par les meurtres qui ont marqué la fin de l’année 2016. Samedi dernier, à Dakar, les membres de cette association ont organisé une rencontre axée sur la ‘’criminalité’’. Invité à communiquer sur ce thème, le colonel à la retraite, Alioune Ndiaye, a constaté que l’Etat recrute des gendarmes et des policiers, mais n’arrive pas à assurer convenablement la sécurité. ‘’Malheureusement, les ressources humaines, y compris le dispositif sécuritaire, ne sont pas bien utilisées. Et ça pose le problème de surveillance.

C’est ce qui nous manque aujourd’hui dans ce pays. Je peux en parler parce que je suis en retrait. On dit qu’on a recruté 1 000 policiers. Au même moment, l’insécurité persiste’’, a fait observer l’ancien porte-parole de la police, après 40 ans de service. Critique, l’orateur demande de faire attention aux chiffres donnés par la police par rapport aux personnes interpellées. ‘’L’Etat essaye toujours de véhiculer une bonne image de sa politique. (…) En 2016, on dit que 50 000 personnes ont été arrêtées. Alors qu’en 2015 et 2014, on était à 36 000 personnes contrôlées ou conduites à la police. A cet égard, les chiffres tels que travaillés à la police ont toujours posé problème. On n’analyse jamais leur cartographie à la fin de chaque année’’, a-t-il dévoilé.

Afin de solutionner ce phénomène relatif à la criminalité, M. Ndiaye plaide pour une approche globale dont le socle restera religieux, culturel, économique, etc. ‘’Aujourd’hui, le monde est un village planétaire. Donc, tout ce qui se passe ailleurs va forcément concerner le Sénégal. Et on ne peut pas trouver une solution policière pour venir à bout de cette affaire. En parlant des causes, on doit réfléchir sur ce qui a été fait pour encadrer les enfants, y compris ceux de la rue’’, a exhorté M. Ndiaye. D’après lui, l’école sénégalaise est en train de former des citoyens qui, souligne-t-il, ne sont pas bien préparés pour intégrer le tissu social.

Abordant cette question sous une perspective religieuse, Docteur Abdou Karim Diaw a rappelé que l’éducation est la voie ‘’magistrale’’ pour parvenir à la paix. Selon le panéliste, les pratiques religieuses, si elles sont bien appliquées, vont dans le sens d’éduquer les citoyens. C’est ainsi qu’il donne ses arguments en faveur de la peine capitale. ‘’ Je suis pour la peine de mort qui permet de dissuader les criminels. Nous devons adopter des stratégies de lutte qui prennent en compte notre contexte. Aussi, des travaux ont montré que le taux de criminalité est relativement faible dans les pays musulmans...’’, a-t-il indiqué.

PAPE NOUHA SOUANE  

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