Publié le 11 Jan 2012 - 11:23
PROCÈS EN APPEL DE NOËL SECK

Malick passera Noël en prison

 

C’est le 2 janvier 2012 que Malick Noël Seck, condamné à deux ans de prison ferme pour «outrage à magistrat» et «menace de mort», sera fixé sur son sort en seconde instance. Ainsi en a décidé, hier, la Cour d’appel qui lui a par la même occasion refusé la liberté provisoire. Ce, au grand regret de ses avocats qui, pourtant, avaient fondé beaucoup d’espoir sur l’issue de ce procès au regard de «l’esprit d’ouverture» du juge Souleymane Sy.

 

 

Revenant sur les accusations, le juge a demandé au secrétaire général de Convergence socialiste si, avec le recul, il regrettait son acte. «Non, répond sereinement Malick Noël Seck, mais si c’était à recommencer, je prendrais l’attache de mon conseil». En effet, l’objectif du juge était de faire reconnaitre au prévenu son tort d’avoir adressé cette lettre. Un jeu que le jeune socialiste a compris, même si dans ses réponses, il y a eu de l’hésitation.

 

Bien entouré par ses conseils, Malick s’est voulu constant. Tantôt, il caresse son menton, tantôt, il est impulsif et pointe du doigt le juge. «Reste calme, lui demande le juge, vous avez jusque-là été courtois». Le principal reproche du juge à son encontre, c’est d’avoir usé des mots «forfaitures» et «mort» qu’il considère respectivement «outrageant» et «menaçant». Ce que les avocats de la défense ont réfuté avec force.

 

 

Me Alioune Badara Cissé pense qu’il n y a rien d’outrageant dans la lettre de son client même s’il reconnaît que «les termes sont irrévérencieux» vis-à-vis des magistrats. Pour lui, Malick Seck «n’est pas un lâche», il a plutôt posé un acte de bravoure en rappelant aux cinq «sages» leurs responsabilités. Pour Me Assane Dioma Ndiaye, Malick Noël n’est rien d’autre qu’un «prisonnier politique». «On ne peut pas attendre 3 heures du matin pour déporter un prisonnier à 600 km de Dakar. Alors que des prisonniers détenus pour le même délit sont restés à Dakar.»

 

 

Convaincu de l’innocence de son client puisque dans cette affaire, «l’intention ne détermine pas la menace», Me Aïssata Tall Sall a demandé à la Cour la relaxe pure et simple de son client. Cette relaxe est d’autant justifiée aux yeux de Me Jacques Baudin que le «jugement n’a aucune motivation».

 

Me Bourso Pouye, elle, considère que le tribunal de première instance était dans l’impossibilité de motiver le jugement car «il n'y a pas eu outrage» à magistrat. Très perspicace dans sa plaidoirie, Me Pouye s’est dite surprise d’entendre le président du tribunal parler de partie civile alors qu’il n'y en a pas dans le dossier. Un «lapsus» que le juge reconnaît avoir commis très humblement.

 

 

Après 7 heures d’audience, le public devait partir lorsque la Cour, contre toute attente, a mis en délibéré l’affaire pour le 2 janvier 2012. Ousmane Tanor Dieng, le leader du Ps, qui a assisté durant tout le procès, n’a pas manqué d’exprimer sa «déception». «J’aurai aimé  que Malick Noël Seck ait la liberté provisoire, dit-il.

 

 

DAOUDA GBAYA

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