Publié le 13 Dec 2017 - 10:14
PROCES EN APPEL DES 12 EMPLOYES DE CAFE DE ROME

Le parquet général requiert 1 an assorti du sursis pour vol

 

Bien que relaxés en première instance des faits d’association de malfaiteurs et d’abus de confiance qui leur étaient reprochés, les 12 employés de Café de Rome ne sont pas encore sortis de l’auberge. Jugés hier par la Cour d’appel de Dakar, le parquet général a requis l’infirmation du premier jugement, en demandant que les prévenus soient condamnés à 1 an assorti du sursis pour vol.

 

La direction de Café de Rome cherche-t-elle à licencier ses 12 travailleurs qu’elle avait trainés en justice pour abus de confiance, mais qui ont été finalement relaxés en première instance ? Les avocats des agents y croient fermement, d’autant plus que la partie civile a fait appel, tout comme le parquet qui avait requis la relaxe.

Hier, lors du procès en appel, Me Abou Abdoul Daff n’a pas hésité à soutenir cette thèse, suite à l’infirmation du jugement du 30 novembre 2016 demandée par le substitut général Ibrahima Bakhoum. En fait, dans son réquisitoire, le représentant du parquet général a demandé que les faits soient disqualifiés en vol commis en réunion au préjudice de l’employeur.

Il a requis 1 an assorti du sursis contre 10 prévenus et la relaxe des réceptionnistes Colette Faye et Marie Niang. Aux yeux de Me Daff, ‘’la vérité, dans cette affaire, est que la partie civile veut obtenir une décision de relaxe au bénéfice du doute pour asseoir un licenciement devant le juge civil’’. En fait, selon son confrère Me Arona Basse, ‘’il n’y a pas de variation qui puisse valoir un changement de réquisitoire’’. Aussi, a-t-il ajouté pour s’en désoler : ‘’Celui qui veut noyer son chien l’accuse de rage.’’ Pour lui, aucune des incriminations soutenues par le maitre des poursuites n’est établie. ‘’Où est le corps du délit ? Qu’est-ce qui a été volé ?’’, s’est interrogé Me Daff avant de demander la confirmation de la première décision.

D’autant plus que, de l’avis de Me Massamba Mbaye, il n’a pas été rapporté que les prévenus se sont concertés pour commettre un quelconque délit. Il s’y ajoute, a relevé le conseil, que la partie civile a avoué qu’il n’a pas de preuves des faits allégués.

En effet, hier, lors de l’interrogation d’audience, le directeur général de Café de Rome a ouvertement déclaré qu’il n’a pas de preuves, mais que simplement une serveuse lui a raconté comment les agents détournaient l’argent par un système bien défini. Il résulte des éléments de l’enquête que les prévenus, après réception de certaines commandes, ne les enregistraient pas et encaissaient l’argent ou bien ils présentaient des factures déjà payées.

‘’Nous avions remarqué des irrégularités au service comptabilité et nous avions visionné les vidéos de surveillance qui nous ont permis voir des travailleurs se partager des sommes allant jusqu’à 200 000 F Cfa. Ils disent que ce sont des pourboires, mais ceux-ci sont mis dans une boite différente de la caisse’’, a déclaré le plaignant. Lorsque Me El Hadj Diouf lui a demandé si un manquant avait été découvert, après une expertise ou une comptabilité, M. Michelon a répondu par un non catégorique.

Cependant, de l’avis du maitre des poursuites, si la partie civile n’est pas en mesure d’évaluer son préjudice, c’est que le système est antérieur à sa gestion. Mais, pour les prévenus, c’est parce que tout simplement il n’y a pas de manquement, car les différentes sommes partagées proviennent des pourboires et non des caisses. Interrogés tour à tour, les travailleurs ont nié avoir puisé dans les caisses et se répartissaient les pourboires. Chacun recevait entre 500 et 5 000 ou parfois 10 000 F Cfa. Ils ont ajouté que rien ne leur interdisait de garder cet argent. Outre les pourboires, la caissière Aminata Faye a soutenu qu’ils se partageaient également l’argent de la tontine.

C’est au regard de ces arguments que leurs avocats ont plaidé la confirmation. Le procès se poursuit, aujourd’hui, avec la suite des plaidoiries.   

FATOU SY

 

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