Publié le 9 Jun 2020 - 16:38
PROCES EN CORRUPTION, ABUS DE CONFIANCE…

Lamine Diack répondra de ses actes ce mercredi

 

C’est finalement hier que l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a fait face au juge de la 32e Chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Lamine Diack, qui sera entendu sur le fond du dossier, ce mercredi, est poursuivi pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.

 

Le procès de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) a finalement démarré, hier, à la 32e Chambre correctionnelle du tribunal de Paris. Après un report en janvier dernier, Lamine Diack a fait face au juge, hier, cinq ans après son arrestation en novembre 2015. La première matinée du procès de Lamine Diack, renseigne ‘’l’Equipe’’, ‘’a été pour l’essentiel consacrée à un rappel des faits’’ qui ont entraîné sa comparution et celles de ses co-prévenus, dont son fils Papa Massata Diack. L’ex-boss de la première discipline olympique sera entendu sur le fond du dossier, demain mercredi. ‘’Notre client est serein, déterminé, tranquille, prêt à répondre avec toute la sincérité qui est la sienne, mais aussi avec toute la précision nécessaire à l'ensemble des questions qui lui seront posées’’, a déclaré Me William Bourdon qui défend, avec son collègue Me Simon Ndiaye, l’ancien champion de France de saut en longueur. Pour Me Bourdon, ‘’le parquet a voulu installer un univers de corruption’’ dans ce dossier.

Pour ce premier jour d’audience, c’est le responsable médical chargé de l’antidopage à la Fédération internationale d’athlétisme, au moment des faits, qui est passé à la barre. Gabriel Dollé a essayé de justifier ses agissements en les qualifiant d’’’arrangements’’ pour, dit-il, éviter un ‘’scandale’’. Renvoyé devant le tribunal pour corruption passive, en l’occurrence sur 190.000 euros (124 millions de francs CFA) de pots-de-vin présumés perçus en 2013 et 2014, Dollé (78 ans) a assuré vouloir maintenir l’équilibre entre ‘’l’intérêt supérieur’’ de l’IAAF et la mise à l’écart d’athlètes russes sous le coup de la loi antidopage. Interrogé par la présidente du tribunal Marie-Rose Hunault, sur des sommes qu’il aurait reçues, Gabriel Dollé a fait savoir qu’il n’agissait pas pour l’argent. Selon lui, les 50 000 euros (32,6 millions de francs CFA) remis en 2013 dans une enveloppe par Papa Massata Diack, ancien conseiller marketing de l'IAAF, constituent un ‘’bonus’’ pour sa gestion des cas russes.

Quant aux 90 000 euros (58,7 millions de francs CFA) remis en deux tranches par Lamine Diack, entre 2013 et 2014, il estime qu’il s’agit ‘’d’indemnités’’ pour avoir été ‘’licencié de façon brutale et ingrate’’.

Habib Cissé, Avocat au barreau de Paris et ancien conseiller juridique personnel de Lamine Diack, était également présent dans la salle. Lui aussi sera jugé pour corruption.

2e mandat d’arrêt contre Pape Massata Diack

En dehors de Papa Massata Diack, deux autres acteurs manquent à l’appel. Il s’agit de l’ancien président de la Fédération russe d’athlétisme, Valentin Balakhnitchev, et l’ancien entraîneur national des courses de fond, Alexeï Melnikov. Le fils de l’ancien président de l’IAAF, qui réside au Sénégal depuis le début des poursuites, est visé par un nouveau mandat d’arrêt international. L’ex-consultant marketing à l’IAAF est suspecté d’avoir été, avec son père, au cœur d’un vaste système de corruption visant à couvrir des cas de dopage d’athlètes russes en échange de pots-de-vin estimés 3,45 millions d’euros (environ 2,25 milliards de francs CFA) par les juges.

En début d’audience, la présidente Hunault a statué et rejeté la demande de renvoi présentée par Me Beauquier, un des avocats de Massata Diack. 

Lamine Diack a soufflé sa 87e bougie dimanche dernier. Il a été arrêté, lors d’un voyage en France en novembre 2015, alors que la justice, alertée par l’Agence mondiale antidopage (Ama) s’intéressait à des soupçons de corruption à l’IAAF. Il risque jusqu’à dix ans de prison pour ‘’corruption’’, ‘’blanchiment en bande organisée’’ et ‘’abus de confiance’’.

LOUIS GEORGES DIATTA

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