Publié le 6 Mar 2019 - 23:58
PROCLAMATION DES RESULTATS DEFINITIFS

Le Conseil constitutionnel ‘’corrige’’ Demba Kandji

 

Sans surprise, le Conseil constitutionnel confirme le président Macky Sall comme vainqueur au premier tour de l’élection présidentielle du 24 février, mais réajuste un tout petit peu le score qui lui a été attribué par la Commission nationale de recensement des votes.

 

Une journée très calme. Hier, au Conseil constitutionnel, il n’y avait pas grand mouvement. Seule la présence massive des gendarmes laissait entrevoir que c’est un jour pas ordinaire. Les sept sages se sont réunis à l’effet de proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle du 24 février dernier. Sans surprise, la haute juridiction confirme le verdict déjà proclamé par la Commission nationale de recensement des votes (Cnrv) le jeudi 28 février. A 1 centième près ! En effet, alors que la Cnrv avait crédité le candidat Macky Sall de 58,27 % des voix, le Conseil constitutionnel, après les corrections, parle de 58,26 %. Hormis ce léger réajustement, rien de fondamental n’a été changé.

Pourquoi ce résultat du président sortant a été revu un tout petit peu à la baisse ? Le Conseil, dans le considérant numéro 5 de sa décision N 4/E/2019 lu par le greffier en chef Mme Ernestine Ndèye Sanka, explique avoir opéré ‘’les corrections et redressements nécessaires’’ et ‘’pris en compte les suffrages exprimés dans les procès-verbaux des bureaux de vote non parvenus à la Cnrv, lors de ses délibérations’’. Mais malgré cela, il n’y a eu aucun bouleversement. Macky Sall sort largement victorieux du scrutin présidentiel avec 2 555 426 voix, soit 58,26 %. En deuxième position, il y a le candidat Idrissa Seck avec 899 556 voix, soit 20,51 %. Viennent ensuite Ousmane Sonko et El Hadj Sall qui ont respectivement obtenu 687 523 voix, soit 15,67 %, et 178 613, soit 4,07 %. Maitre Madické Niang ferme la marche, avec 65 021 voix, soit 1,48 %.

Ainsi, conformément à la décision de la Commission nationale de recensement des votes, le Conseil constitutionnel fixe le nombre d’inscrits à 6 683 043, le nombre de votants à 4 428 680, les bulletins nuls à 42 541, les suffrages exprimés à 4 386 139. Ainsi donc, pour cette élection présidentielle, il fallait avoir 2 193 070 des voix pour passer au premier tour. Condition remplie par le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Le Conseil confirme : ‘’Le candidat Macky Sall ayant recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés, il y a lieu de le déclarer élu, dès le premier tour de l’élection présidentielle.’’

‘’Le Conseil n’a été saisi d’aucune contestation’’

Comme ils l’avaient promis, les candidats de l’opposition n’ont pas déposé de recours devant les sept sages. Ce que la haute juridiction atteste dans son considérant numéro 3  en ces termes : ‘’Le Conseil n’a été saisi d’aucune contestation dans le délai prévu par l’article 35 de la Constitution.’’ Ce délai, fait savoir le Conseil constitutionnel, est de 72 heures à partir de la proclamation des résultats par la Commission nationale de recensement des votes, conformément à l’article précité en son alinéa 2. A la suite de ce délai, si aucune contestation n’est déposée, le Conseil proclame immédiatement les résultats définitifs du scrutin.

Saluant la manière dont s’est déroulé le scrutin, le doyen des observateurs internationaux, le Camerounais Jean-Marie Ngondjibangangte, rétorque à propos de cette posture de l’opposition : ‘’S’ils (les candidats de l’opposition) ne sont pas d’accord, ils devaient venir contester au niveau du Conseil constitutionnel. S’ils ne l’ont pas fait, c’est parce qu’ils n’ont pas assez de preuves pour étayer leurs allégations. Maintenant, aucune œuvre humaine n’est parfaite. Nous tendons tous vers la perfection. Mais il faut le reconnaitre, le Sénégal est nettement au-dessus de la moyenne, de ce point de vue.’’

MOR AMAR

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