Publié le 14 Apr 2016 - 02:58
PROFIL - BABA NDIAYE (RAPPEUR)

Mister ‘‘Ngaaka’’ voit grand

 

Convaincu qu’il a une grande place dans le Hip Hop sénégalais ‘’Ngaaka Blindé’’ va à l’assaut du Grand Théâtre pour un concert qui s’annonce comme un test de maturité.

 

A 22 ans, Baba Ndiaye dit ‘’Ngaaka Blindé’’ continue de marquer de grands pas dans le Rap. Il s’attaque au Grand Théâtre de Dakar, nouveau temple du showbiz sénégalais. Ce sera vendredi pour un évènement baptisé ‘’Tegjeggo show’’.  ‘’Ça sera une première pour un fils de Guédiawaye et je serai la première personne de ma génération à y aller, également le plus jeune artiste’’, tonne-t-il, fier. Ce show annoncé en grande pompe a comme invités d’honneur Canabasse, Simon, Nix, entre autres et ‘’une grande star du mbalax ‘’ dont le nom est tu pour le moment. Et l’objectif n’en est pas là, comme le dit l’artiste, il va au-delà du Grand Théâtre.

Ses rimes, il les porte depuis le bas âge. A l’école élémentaire de Guédiawaye.  Il sort de l’ombre en 2013, lors d’une compétition dénommée « Flow up », et remporte le précieux prix décerné par Africulturban. C’est pour lui le début d’une série de concerts à l’intérieur du pays. Ensuite des singles sortent de plus en plus, séduisent son public qui s’est agrandi au bout de 3 ans. Ngaaka se produit dans des stades et dans les grands espaces des différentes régions du Sénégal. Dans chaque région, le natif de Pikine laisse derrière lui des fans qui s’organisent en clubs. ‘’Les fans clubs Ngaaka sont répandus dans presque tout le Sénégal. C’est d’ailleurs eux qui, pour la plupart, m’appellent pour que je vienne faire des concerts’’, dit-il.

Débit saccadé, il pose sa voix sur des sonorités de tout genre. Et c’est avec des lyrics tantôt underground, tantôt hardcore. Même si à ce stade de sa carrière, il se veut plus ouvert et veut embrasser d’autres styles. Le jeune musicien se range dans la world musique pour toucher à tout.

Malgré un succès croissant, il fait toujours sienne la sagesse de Socrate : ‘’Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.’’ C’est d’ailleurs ce qui le pousse à se donner le sobriquet ‘’Ngaaka Blindé’’, comme nom d’artiste ‘Ngaaka signifie ignorant, en langage familier wolof, ‘‘Blindé’’ vient encore aggraver cette ignorance revendiquée.

‘’Le fait d’être conscient de son ignorance pousse l’être humain à aller vers l’ouverture. Et je compte davantage m’ouvrir dans le monde pour acquérir beaucoup de connaissances’’, affirme-t-il. Fidèle à sa logique, il continue ses études. Avec un CV bien garni. ‘‘Ngaaka’’ est sûr de pouvoir conquérir le monde, de développer sa culture générale pour pouvoir débattre de tous les sujets. Mais surtout de pouvoir aborder des thèmes qui touchent la planète.

 Il a fallu surmonter bien des handicaps pour démarrer sa carrière dans le Rap.  Le père était un peu réticent au début, il tenait plus aux études de son fils. Quand ‘’Ngaaka ‘’ gagne 1 million Cfa à la compétition ‘‘Flow up’’, il vient fièrement le montrer au paternel. Ce dernier, intransigeant, lui dit : ‘‘Tu peux avoir des millions dans le Rap, mais il faut faire des études.’’ Le père abdique finalement quand il se rend compte que son fils investissait toute son énergie dans le Hip Hop. Par contre, la maman a été fan dès le début. Elle connaît par cœur les chansons de son fils et parfois se déplace même pour suivre ses concerts. En attendant de décrocher le bac qui ne lui a pas souri l’année dernière, ‘’Ngaaka’’ allie recherche du savoir et carrière musicale.

AMINATA FAYE  

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