Publié le 4 Sep 2018 - 19:07
PROFIL : MAME BALLA MBOW

Comédien des faits sociaux

 

Comédien sur les réseaux sociaux, Mame Balla Mbow est suivi par des milliers des personnes. Cet artiste engagé, titulaire d’une licence en droit, utilise son art plus pour défendre des causes citoyennes que de gagner de l’argent.

 

Né il y a de cela 29 ans, marié et père d’un enfant, Mame Balla Mbow natif de Boune, une localité de la banlieue dakaroise, est connu sur les réseaux sociaux à travers ses prises de positions sur fond de dose comique. L’homme se définit comme un chroniqueur-blogueur sur les nouveaux médias. ‘’Depuis tout jeune, j’aimais la comédie. L’inspiration, je l’ai dans le sang. Je suivais les grands comédiens du monde comme Jamel Debbouze. C’est pour cela d’ailleurs que je ne m’identifie pas dans la façon dont la comédie est faite au Sénégal. Elle est déguisée et on met en exergue la beauté féminine, les cris, et fait le clown. Je me suis dit : pourquoi ne pas faire une comédie sur les réseaux sociaux et toucher des milliers de personnes, autrement dit, une nouvelle façon de faire de la comédie’’ a dit M. Mbow.

Celui qui dit s’être lancé dans une forme de comédie inconnu du Sénégal affirme ne pas y gagner de l’argent pour l’instant, à cause de ses prises de positions sur les faits de société. ‘’Je suis au devant quand je vois quelque chose qui n’est pas normale. C’est ainsi que j’ai était au cœur du combat lors de la pénurie d’eau, des problèmes de cumul avec Orange, entre autres. J’ai perdu beaucoup de contrats dans ma vie à cause de mes prises de position. J’aime aussi cela, car je tiens beaucoup à ma crédibilité. Je suis à l’aise. Je ne porte pas les combats d’autrui. Je ne parle que des questions qui ont un intérêt général et non des combats pour faire plaisir à quelqu’un et ou jeter de l’opprobre ou de l’anathème sur un autre’’ a-t-il expliqué. Malgré les sanctions économiques, Mame Balla Mbow dit avoir atteint ses objectifs dès lors qu’il arrive à sensibiliser beaucoup de citoyens à travers ses publications.

Parmi ses initiatives, il y a les mouvements ‘’donnons 1 000F à nos mamans’’ pour qu’elle reste chez elle et ne pas remplir les cars, lors des meetings, mais aussi de ‘’rewolene sakh’’, destiner à montrer les tares de nos dirigeants.

‘’C’est la sociologie que je voulais suivre mais malheureusement’’

En outre, le comédien soutient avoir beaucoup de projets qu’il compte bientôt mettre sur pied. ‘’Je n’en parle pas, car je ne veux pas qu’on me les pirate. Je compte beaucoup d’amis, mais il y a aussi des gens qui me suivent rien que pour me voler mes idées. Dans le passé, j’en ai eu, mais d’autres l’ont pris à des fins personnelles. Je suis le premier à créer les mouvements politiques sur Facebook. Ils avaient pour objectif de sensibiliser les gens et non juste pour faire rire’’,  ajoute-t-il.

Contrairement à la majorité des comédiens, M. Mbwo fait partie de ceux qui ont un cursus scolaire honorable. C’est en 2010 qu’il a eu son bac. Il a été orienté à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il y a décroché sa licence. Par la suite, il a quitté la fac, car, dit-il, il n’a pas aimé le droit. ‘’C’est la sociologie que je voulais suivre, vu que j’avais une mention assez-bien. Malheureusement, je n’ai eu la chance d’intégrer l’Université Gaston Berger à cause de mes documents que j’avais mal légalisés. La seule alternative qui s’offrait à moi, c’était l’UCAD. Je faisais cours sans foi, ni amour’’, dit-il. Après, il a fait une formation en informatique pendant deux ans. Après son diplôme, il a été recruté dans une entreprise de la place où il gagne sa vie  depuis lors.

CHEIKH THIAM

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