Publié le 9 Aug 2017 - 00:43
PROFIL - SIAKA SARR (ARTISTE RAPPEUR)

‘’King’’ du hip-hop fatickois

 

Originaire de la région de Fatick, le rappeur Casy, de son vrai nom Siaka Sarr, évolue dans le milieu de la musique depuis 2004. Il se veut ‘’King’’ du hip-hop fatickois. Et se présente d’ailleurs un peu comme tel sans vraiment le dire.

 

N’eût été peut-être Daddy Bibson et Maxi Crazy, Siaka Sarr serait aujourd’hui pêcheur et non Mc Casy de son nom de scène. Ce natif de Fatick est issu d’une famille de Sérères ‘’Niominka’’. Toute son ascendance est pêcheur. Mais lui a rompu avec la tradition. Pour la bonne cause. Il est rappeur et évolue dans ce milieu depuis 2004.

En effet, Siaka a été attiré dans cet environnement par les textes de Maxi Crazy et le flow de Daddy B. Réticents au début face au choix de leur fils, ses parents ont fini par lâcher du lest.  Que pouvaient-ils faire d’autre face à la montée de la notoriété du jeune artiste ? Des concerts de quartier à la scène du centre socioculturel de Fatick, Les Berges du Sine en passant par le stade Massène Sène de Fatick qu’il a déjà pu remplir, il a su se tailler une place dans le showbiz. C’est ainsi qu’il est devenu la star fatickoise du hip-hop connue même dans les patelins les plus reculés de la capitale du Sine.

Du haut de ses 30 ans, Casy a donc fini de circonscrire cette région. ‘’Ce n’était pas du tout évident pour moi d’intégrer le milieu du rap, c’était un combat. Car il fallait convaincre mes parents. Nous Sérères avons nos réalités. Parfois, dès qu’on intègre le milieu du showbiz, on nous colle une étiquette. Je suis issu d’une famille sérère ‘’niominka’’ ; on ne connait que la pêche et dans toute ma famille, personne ne chante. Je suis le seul. Et j’ai su incarner une personnalité dans le milieu, ce qui fait que ma famille est fière de moi. Elle me soutient aujourd’hui’’, explique Casy. Un pseudonyme tiré de ‘’quasi-totalité’’, selon lui.

‘’Je représente Fatick  comme Nit Doff représente Louga’’ 

Siaka veut maintenant percer le marché national. C’est ainsi qu’il a sorti, en 2015, son premier album composé de 14 titres et intitulé Conscience. Sa touche particulière est sentie dans cet opus. A son rap, Casy apporte du rythme avec des tam-tams, quelques sonorités traditionnelles, etc.  ‘’A la sortie de mon premier album, j’ai fait presque toutes les régions pour faire la promotion. Et partout où je suis passé, les gens ont aimé ce que je fais. Cet album m’a ouvert beaucoup de portes. Je n’ai plus rien à prouver dans le milieu. Je suis suivi par toutes les cibles. Je représente Fatick comme Nit Doff représente Louga ou comme X Press représente Diourbel. Donc, je peux dire que je suis la fierté de ma région.  Je promets le meilleur, car nous sommes sur la bonne voie’’, s’est-il félicité.

Même s’il reste tout de même méconnu du grand public, il pourra peut-être avoir la notoriété et la reconnaissance d’Akhlou Brick qui représente Mbour, avec la sortie de son 2e album Original qui comportera 7 titres. Il sera très prochainement disponible, à l’en croire. Il promet une approche artistique nouvelle avec une musique mieux recherchée afin de séduire à nouveau son public.

‘’C’est aux autorités de venir vers moi’’

Par ailleurs, Siaka Sarr ne sait pas que manier le micro. Partager et soutenir ses concitoyens, il sait également le faire. C’est ainsi  qu’il distribue de temps à autre des vivres de soudure, du matériel agricole, etc. malgré ses maigres moyens. Il regrette cependant le manque de soutien des autorités de sa région et celui du ministère de la Culture et de la Communication. Il considère qu’en tant que fils de Fatick œuvrant pour la bonne marche de la localité, il devait au moins être gratifié d’un bon accompagnement par les autorités.  ‘’Je ne suis pas du genre à taper aux portes à la recherche de financements, alors que c’est ce que nos autorités attendent de nous. Je fais mes événements et je maitrise mon public, donc c’est aux autorités de venir vers moi. Sans elles, j’y arrive tant bien que mal. Par contre,  je fais toujours parvenir du courrier, car je sais comment fonctionne une administration. Mais jusque-là, je ne les sens pas comme je l’aurais souhaité’’, regrette Casy.  

HABIBATOU WAGNE

 

Section: